Ram Christophe SAWADOGO
Université de Ouagadougou
Le 31 juillet 1994 ont débarqué à l’aéroport international de Ouagadougou, au Burkina Faso, 19 expulsés algériens de France, supposés être des terroristes membres du Front Islamiste du Salut (FIS), coupables, semble-t-il, d’avoir ourdi des intentions d’attentats terroristes en France. Un journal quotidien de la place, fidèle à ses éphémérides, a titré sur son numéro du 31 août 2004 : « Expulsés de Folembray : 10 ans après, que sont-ils devenus »? Belle question qui a rappelé à l’attention nationale et internationale toutes les interrogations suscitées à son temps et toujours aujourd’hui, par cette arrivée insolite sur le sol d’un pays loin géographiquement de la France et de l’Algérie, d’un contingent du type « tirailleurs sénégalais » externalisés par rapport à des champs de bataille dont on se demande le lien avec le Burkina Faso.
« Que sont-ils devenus » ? Mais autant : qui étaient-ils ? Pourquoi est-ce le Burkina que la France « choisit » pour s’en débarrasser ? Quel est le bien-fondé des accusations ? A l’époque, comme pour calmer les interrogations et les inquiétudes d’une opinion publique nationale en émoi, les autorités avaient annoncé une courte période pour leur éventuel retour en France ou pour leur liberté de circulation partout où ils le voudraient : cette courte période s’est avérée un asile indéterminé et indéfini : quels facteurs inhibiteurs en ont-ils été les motifs ?
Une foule de questionnements et bien d’autres qui rencontrent bien à propos la thématique du colloque et notamment ses deux premiers thèmes : « les Etats du Sud, acteurs de l’asile » et « Parcours et vulnérabilité des exilés ».
Au plan des réflexions théoriques actuellement en cours, le thème des expulsés de Folembray qui sera ici exposé rencontre à la fois la problématique des exilés et des réfugiés dans leurs rapports avec les territoires nationaux ou globalisés (Cambrézy, 2001) que celle des diverses mobilités forcées dont un large éventail a été présenté dans le numéro 5 de Autrepart consacré aux « Communautés déracinées dans les pays du Sud » (Lassailly-Jacob, 1998), mais sans toutefois se retrouver entièrement dans l’une ou l’autre configuration. Dans cette même optique, le répertoire conceptuel disponible, bien que varié et ayant fait l’objet de plusieurs présentations (cf. les mêmes références), pose également un problème de pertinence par rapport à cette catégorie spécifique de déplacement forcé. Les termes du débat en cours même dans les instances onusiennes recouvrent-ils la réalité observée dans la présente situation ?
La réflexion proposée tentera dans un premier
temps de reconstituer les conditions de l’arrivée de ces
exilés
de leur premier asile du Nord vers un second du Sud, les principaux éléments
de l’évolution de leur situation individuelle et collective ;
dans un second temps, elle exposera la situation sociale et économique
de leur temps de séjour au Burkina Faso et particulièrement,
le repositionnement de ceux qui, peut-être à défaut
d’autre perspective, ont dû choisir de « s’intégrer » dans
la société burkinabè. La présentation de
ces données empiriques permettra alors de faire un retour plus
avisé sur les cadres théoriques d’analyse de telles
situations.
Les données de base seront essentiellement documentaires :
nous avons pu réunir près d’une quarantaine d’articles
de reportages et d’analyses parus dans dix organes de presse en
majorité nationaux (une douzaine d’articles de l’Observateur
Paalga, une dizaine d’autres de l’organe gouvernemental Sidwaya, une
demi-dizaine dans le Journal du Soir), certains autres du continent
(Jeune Afrique) et d’autres enfin français (Le
Monde, Le Point, Le Canard enchaîné) ;
néanmoins, des enquêtes de terrain ont recueilli des données
de première main auprès de diverses personnes – ressources
disponibles, y compris ceux des expulsés toujours présents
au Burkina Faso.
Selon les médias qui ont rendu public l’événement,
les 20 Algériens
accueillis sur le sol burkinabè le 31 août 1994, débarquaient
d’un avion qui a décollé de la base militaire de
Folembray dans le nord de la France, où ils étaient assignés
en résidence.
Dès leur arrivée, ils ont été accueillis
par un représentant du gouvernement burkinabè et conduits
dans un hôtel de la place.
L’opinion publique nationale, à l’époque
vivement échaudée
par le dossier de l’implication présumée du Burkina
Faso et d’une indexation pratiquement généralisée
de la part de l’opinion régionale et internationale,
avait vivement exprimé ses inquiétudes et ses appréhensions
sur ce nouvel épisode des rapports du pays avec l’extérieur.
Le ministre des Relations extérieures, interpellé à plusieurs
reprises, tenta de rassurer les uns et les autres en arguant d’une
part que le Burkina Faso a toujours offert son hospitalité aux
personnes en difficultés chez elles,
que le présent acte répond d’une demande expresse
de la France et des personnes concernées, d’autre part que
le séjour n’est que temporaire, le temps « d’attendre
que les conditions soient plus propices pour leur retour dans leur pays
d’origine » (L’Observateur Paalga du
01 septembre 1994, page 2).
Ces conditions ont-elles jamais été réunies ? Le
fait que l’organe de presse qui a le plus suivi ce dossier à son
temps, ait dû, dix ans après, toujours constater leur présence
sur le sol burkinabè et intituler un article « Expulsés
de Folembray : 10 ans après, que sont-ils devenus ? » me
semble suffisant pour inviter à la réflexion sur le sujet.
Et ce d’autant plus que, contrairement aux propos des responsables
burkinabè, les faits ne se sont pas avérés aussi
simples.
Dans cette préoccupation, notons qu’outre les interpellations faites par les médias nationaux lors de la rencontre avec les autorités gouvernementales le 1 septembre 1994 à l’hôtel d’hébergement des expulsés algériens, des partis politiques se sont également manifestés sur cet aspect.
Ainsi, la déclaration de l’Union de la Gauche Démocratique du 2 septembre 1994, sous le titre « Le Burkina : arrière-cour des prisons françaises », s’inquiète également de cette image du pays à l’extérieur. Tout en se disant honoré de notre tradition d’hospitalité, ce parti déplore l’indexation du pays par les instances internationales (cf. le séjour au Burkina Faso d’une mission de l’ONU sur le sujet) et régionales (on se rappelle en effet les attaques directes des officiers militaires nigérians commandants de la force ECOMOG de la CEDEAO, à l’encontre des autorités burkinabè et fréquemment relayées par les médias). Dans ce dernier cadre, ce parti rappelle les cas du Libéria aux côtés de Charles Taylor, de la Gambie avec le putchiste Samba Saniang, du Bénin et du Cameroun pour l’hébergement de capitaines putchistes en fuite, du Mali et du Niger avec l’hébergement de touaregs en fuite, du Rwanda avec la sympathie témoignée au Front Patriotique Rwandais de Paul Kagamé, du Togo pour la complicité avec la gauche française pour le maintien du pouvoir impopulaire de Etienne Eyadema. De plus, se situant ici dans l’hypothèse officielle française qu’ils seraient des terroristes, des opposants au régime de l’Algérie, s’insurge de l’accueil de « déstabilisateurs actifs d’autres régimes » (L’Observateur Paalga du 5 septembre 1994, page 8), alors même que le pays concerné a une ambassade au Burkina Faso.
La foisonnante production des médias burkinabè et de certains organes de l’étranger sur cette arrivée insolite suivie d’un séjour manifestement plus long que prévu, invite à structurer les éléments de ce contexte en plusieurs thèmes :
2.2.1. La fiabilité de la base de l’accueil des expulsés donnée par les autorités burkinabè, mise à l’épreuve
La conférence de presse tenue le 1er septembre 1994 par le ministre burkinabè des Relations extérieures a fait savoir à l’opinion publique nationale et internationale que les 19 Algériens faisaient partie d’un groupe de 26 personnes (dont 25 Algériens et un Marocain) qui étaient assignés en résidence dans la base militaire de Folembray, à la suite de l’assassinat de 5 Français en Algérie le 3 août 1994. Accusés à tort ou à raison, leur présence sur le sol français était jugée indésirable par les autorités françaises.
Le motif humanitaire donné par les autorités burkinabè comme base de leur acceptation de ces expulsés de Folembray sur le sol national a nourri plus d’un doute et plus d’une inquiétude, autant à l’intérieur du pays qu’à l’extérieur.
Dans le pays, ce sont les expulsés eux-mêmes qui font savoir,
dans une conférence de presse donnée le 01 septembre 1994
en fin de matinée qu’en fait ils ont été surpris
et pris de force dans leur lieu d’internement et mis dans l’avion,
que c’est dans celui-ci que certains connaîtront leur destination ;
par ailleurs, un recours contre la mesure d’internement, puis d’expulsion,
formé par certains d’entre eux attendait de connaître
sa suite.
C’est ensuite le Mouvement Burkinabè des Droits Humains
et des Peuples (MBDHP) qui, dans une lettre du 14 septembre 1994, adressée
simultanément au Président du Faso et au Ministre français
de l’intérieur, les interpelle sur les procédures
illégales suivies
et demande le respect des principes universels et indivisibles des droits
de l’homme.
2.2.2. La gestion du dossier par les autorités burkinabè, toujours en questionnement
Deux ans après les interrogations et les inquiétudes manifestées
par les citoyens burkinabè, il s’est révélé que
ceux – ci ne sont pas les seuls à les formuler. En effet,
dans une lettre ouverte adressée au Chef de l’Etat burkinabè,
dont le contenu a été présenté au grand public
par la presse locale (cf. « Islamistes algériens
expulsés à Ouagadougou : nos « barbus » se
sentent abandonnés » dans Le Journal du soir du
29 mars 1996), un porte-parole du groupe s’interroge sur
leur statut réel au Burkina Faso : sont-ils des réfugiés
politiques ? Des personnes assignées à résidence?
Des déportés ? Des otages ? Il réitère
par ailleurs que la mesure de leur expulsion est arbitraire, que cet
arbitraire a été entériné par les autorités
burkinabè, que ces autorités avaient promis que leur séjour
au Burkina ne devait pas dépasser le temps des élections
présidentielles de mai 1995 en France et enfin que les contacts
avec les mêmes autorités se limitaient de plus en plus à celui
des forces de sécurité. La presse locale rapporte également
que dans la même période, les expulsés faisaient
l’objet de « manœuvres sournoises » de
nature pécuniaire qui les incitaient à partir à l’extérieur,
avec, en échange, un million de francs. (ibidem).
Ces questionnements ne recevront de réponses directes du premier
responsable du pays, le Président du Faso, que de manière
partielle, à l’occasion d’une rencontre tenue le 18
décembre 1996 avec la presse (cf. L’Observateur
Paalga du 26 décembre 1996, page 4) : selon les questions
posées et les réponses enregistrées, deux éléments
retiennent l’attention : le premier est qu’apparemment,
le Burkina Faso n’a pas eu à se proposer pour l’accueil
des expulsés, mais les a plutôt accueillis, à la
demande du gouvernement français ; le second est que la gestion
de leur temps de séjour ici n’est pas une préoccupation
pour le Chef de l’Etat.
Cependant, deux ans plus tard, c’est-à-dire quatre ans après leur arrivée au Burkina Faso, les représentants des islamistes expulsés de Folembray, tout en faisant le point des lieux de résidence des uns et des autres, décident, au nom des six qui étaient toujours au Burkina Faso, d’interpeller de nouveau le Chef de l’Etat : le titre de l’article qui en rend compte est suffisamment illustratif : « Expulsés algériens à Ouaga : les islamistes interpellent le président du Faso » (cf. Le Journal du soir du 2 septembre 1998, page 3). Pour fonder leur action, les six qui restent au Burkina Faso estiment que d’une part qu’ils ne sont pas des « terroristes », et même s’ils l’étaient, ils devaient être jugés par la France, et dans ce cas, pourquoi le Burkina Faso les garderait ? d’autre part, que les autorités françaises auraient promis qu’ils retourneraient en France après les présidentielles de mai 1995 en France et que, n’ayant pas tenu leur promesse, le Burkina devait appliquer le droit international qui prévoit, en cas de non – respect des engagements pris, le principe du « retour à l’envoyeur ».
Les données disponibles, de seconde main ou directement de nos enquêtes de terrain de 2006, ne livrent pas d’éléments de réponse à cette situation. Toutefois, le fait par exemple que trois des expulsés aient pu être acceptés par la Suisse après qu’un premier en ait été refoulé (voir plus loin le paragraphe 4.1) signifierait que les autorités du Burkina Faso ont dû déployer des actes de soutien diplomatique pour les « dédouaner » de leur première image, afin de permettre un certain rapprochement géographique des intéressés de leurs familles et de leur ancien cadre de vie.
Néanmoins, des questions importantes demeurent : pourquoi assurément le Burkina Faso et pas un autre pays du « pré-carré français », pour ce débarquement du 31 août 1994 ? À supposer que les autorités burkinabè aient été abusées dans leur « esprit humanitaire » initial, comment comprendre que les expulsés se sentent par la suite abandonnés de toutes parts?
La présentation de l’aspect juridique de l’expulsion renforce, dans un certain sens, ces interrogations.
2.2.3. Le cadre juridique de l’expulsion, contestable et contesté, mais resté dans l’impasse.
Lors de leur conférence de presse du 01 septembre 1994 avec la
presse, les expulsés avaient déjà évoqué l’ordonnance
du 2 novembre 1945 qui régit le séjour des étrangers
en France, en précisant que ne sont pas expulsables, les personnes
ayant résidé en France depuis plus de 10 ans ou qui ont
des parents et des enfants français ; or, beaucoup d’entre
eux ont au moins 20 ans ; de même, la Convention européenne
des droits de l’homme prévoit à son article 4 du
protocole 4 l’interdiction des expulsions collectives, comme c’est
leur cas ici.
Toutefois, le quotidien gouvernemental « Sidwaya » du
22 septembre 1994, dans un article intitulé « Expulsés
algériens de France : le recours rejeté » (page
12) puis L’Observateur Paalga du 26 septembre 2004, dans
un autre article intitulé « Islamistes d’OK-Inn :
un verdict défavorable » (page 2), informèrent
l’opinion publique que le pourvoi des expulsés leur a été « défavorable » :
pour 12 dossiers, le tribunal de la ville d’Amiens s’est
déclaré incompétent et a renvoyé les dossiers
devant le Conseil d’Etat ; 3 autres dossiers, examinés
pour sursis à exécution, ont été rejetés.
Un seul des expulsés réussit à obtenir l’annulation de son arrêté d’expulsion et à regagner la France, rapporta le Journal du Soir du 5 mai 1995.
Comme le note
l’auteur de l’article, l’on constate
que la pression du politique a eu raison des réclamations de justice
par les intéressés, « une bataille politico-juridique
entrée dans une phase de ping-pong » (ibidem).
Selon notre enquête de terrain de 2006, aucune évolution
nouvelle n’a été enregistrée. C’est
dire que les procédures sont dans l’impasse. Un de leurs
porte-parole le confirme ainsi dans une interview parue dans Le Journal
du soir du 4 septembre 1996 (page 2): « C’est
comme s’il n’y a pas de solution juridique ».
Pourtant, les situations sociales vécues ont été telles que les médias les ont souvent qualifiées de « galère ». Qu’en est-il ?
Avant d’en exposer les éléments, enregistrons les comportements des intéressés eux-mêmes par rapport à leur situation.
L’on peut, avec l’écoulement du temps jugé assez long pour le retour des intéressés, se demander ce qu’eux-mêmes ont fait ou tenté de faire de leur situation : oui ou non ont-ils déployé eux-mêmes des initiatives pour en sortir ? Parmi de telles initiatives et puisque le ministre français de l’intérieur de l’époque aurait déclaré ne plus vouloir les voir revenir en France, figurent par exemple, les recherches de recasement dans des pays européens autres que la France. Apparemment, la pérennisation de la présence des expulsés de Folembray au Burkina Faso n’a pas été le fait de leur volonté ; elle n’a pas résulté d’un manque d’initiative dans ce sens, mais de mesures d’obstruction à de telles initiatives, du moins dans un premier temps.
Ainsi, c’est le quotidien L’Observateur Paalga du
20 septembre 1994 qui relate, dans un article intitulé « Retour
au Burkina d’un des expulsés de Folembray »,
le fait que l’un des expulsés qui résidait à Ouagadougou a été refoulé à l’entrée
de la Suisse. Le motif invoqué était que les autorités
helvétiques ne voulaient pas que leur pays courre des risques
avec l’accueil de tels individus.
De son côté, Le Journal du soir du 4 septembre
1996 révèle plusieurs intentions de quitter le Burkina
Faso qui ont été bloquées : un des expulsés
de Folembray qui partait pour la Belgique a été arrêté en
Italie et réexpédié au Burkina Faso ; un autre
a été incarcéré au Ghana pendant dix jours
avant d’être reconduit au Burkina Faso.
De même, un autre, toujours présent à Ouagadougou, a confié pendant l’enquête de terrain de janvier et février 2006 que lui-même a tenté au moins par trois fois de partir de Ouagadougou, en empruntant chaque fois des trajets différents : la première fois par le Ghana, la deuxième fois par l’Afrique du Sud, la troisième par la Belgique. Après ces vaines tentatives, il s’est fait sa philosophie et a décidé de rester au Burkina Faso.
La longue attente d’un retour hypothétique vers la France a été marquée d’une part, par les initiatives des expulsés eux-mêmes de se recaser le plus près possible de leur ancien lieu de résidence, à savoir la France, et d’autre part, devant les blocages rencontrés, par des attitudes de résignation comportant deux niveaux : d’une part, ceux des expulsés qui, à force d’insistance, ont finalement obtenu de se faire accepter dans des pays européens voisins de la France, tels la Suisse (malgré le premier refoulement déjà mentionné), la Hollande et la Grande Bretagne et d’autre part, ceux qui se sont décidés à rester au Burkina Faso.
Au total, au regard de l’ensemble des données jusqu’ici enregistrées sur cette arrivée insolite des expulsés du 31 août 1994 de la France au Burkina Faso, le fait que ces recasements dans des pays européens aient été finalement possibles, et que ceux-ci se soient réalisés après les élections présidentielles françaises de mai 1995, constituent une invite supplémentaire à ce que ce nouveau type de mobilité forcée, même officiellement présentée sous le label très sensible du « sécuritaire », ne soit pas constitué comme une tour de Babel d’où doivent impérativement être écartés les « regards » indiscrets et éventuellement difficilement contrôlables des observateurs des sciences sociales. En effet, non seulement et comme le confirment diverses situations présentées dans l’ouvrage collectif de la revue Autrepart (1998), de telles situations deviennent de plus en plus fréquentes, mais encore « mobilité ou immobilité géographiques imposées constituent un champ de recherche à part entière dans l’ensemble du phénomène migratoire » (Lassailly-Jacob, 1998 :10) ; enfin, les « lacunes » relevées par Cernéa dans l’application de son modèle de « risques d’appauvrissement et de reconstruction » liés aux déplacements forcés tels que « des mouvements de réfugiés à la suite de guerres civiles, de conflits entre pays ou de tensions politiques » (Cernéa, 1998 :12) doivent, à mon sens, également être abordées et comblées.
La présentation ci-après des situations sociales vécues par les expulsés de Folembray sur le Burkina Faso donne une mesure des effets de déconstructions de vies individuelles, familiales et sociales imputables à cette action d’expulsion jusqu’ici inexpliquée.
En raison des départs de Ouagadougou de la part de certains des expulsés de Folembray de ce 31 août 1994, deux situations peuvent être distinguées dans cette présentation :
4.1.1. La situation globale des expulsés de Folembray du 31 août 1994 à fin 1996
Cette situation, pour avoir démarré dès l’acte d’expulsion qui a réuni toutes les conditions de surprise et d’émoi de l’opinion publique nationale et internationale, a été largement suivie et assez régulièrement présentée à cette opinion. Ainsi, des titres d’articles aussi interpellateurs et émouvants les uns que les autres, se sont succédées surtout pendant l’année du deuxième anniversaire ; tels que :
Cette première période a été, en raison de ce qui vient d’être dit, la plus intense en événements et en émotions tant au plan de la gestion judiciaire de la situation des expulsés que de la dimension économique et sociale de celle-ci.
Au plan judiciaire, les attentes et les espoirs des expulsés de trouver réparations des préjudices subis ont été, pour l’essentiel et comme déjà dit, déçus par les délibérés défavorables ou par des situations d’impasse des dossiers (revoir le paragraphe 2.2.4.).
Au plan économique, les autorités françaises, en accord avec celles du Burkina Faso, se sont engagées à verser une sorte d’allocation de subsistance mensuelle d’abord de FCFA 600 000, puis de FCFA 400 000, qui devait couvrir tous les frais de nourriture, de déplacement et de communication des expulsés. Mais voilà que ce subside est de fait supprimé à partir de fin avril 1996, sans que des perspectives précises aient été faites aux intéressés (« Notre situation est vraiment ambiguë. Depuis le mois de mai, date à laquelle la France a commencé à ne plus s’occuper de nous, il n’y a pas d’amélioration. Nous vivons au jour le jour. Nous ne voyons pas de solution d’avenir… » (Le Journal du soir du 4 septembre 1996, page 2). La situation semble d’autant plus sombre que jusqu’à cette date, aucun des expulsés ne semblait avoir cherché ou trouvé du travail.
C’est probablement à la même période que furent proposées des solutions alternatives, à savoir des facilitations faites aux intéressés pour quitter le territoire burkinabè. De telles propositions n’ont pas, soit dans leur contenu, soit dans leur forme, convaincu les expulsés : la preuve est que certains d’entre eux les ont qualifiées de « sournoises tractations » (« Celui qui veut un passeport, on peut lui en trouver un plus un visa, pour qu’il quitte le Burkina ») (ibidem). Mais, partir « vers quelles destinations ? », interroge Le Journal du soir du 29 mars 1996.
Au plan des rapports avec les autorités burkinabè, ceux-ci se sont distendus : les expulsés ont l’impression que leurs tentatives de contacts sont désormais esquivées.
Au plan social, les présentations successives des médias ont décrit les situations familiales et sociales très pénibles des expulsés et de leurs familles. Ainsi :
Au total pour cette période de 1994 à 1996, une conjonction de situations diverses qui ont contribué à tisser une atmosphère tendue, qualifiée par des termes tous négatifs, par toutes les présentations de l’époque : les expulsés « abandonnés », qui sont dans « la galère », dans « la misère » et dans « l’angoisse » : une ambiance interpellative pour toutes les parties. Peut-être que les autorités du Burkina Faso en ont dès lors réalisé le caractère délétère et potentiellement dangereux et explosif et ont effectivement décider d’« aider à partir » ceux qui se disposaient à le faire (cf « manœuvres » et « tractations » sournoises). Toujours est-il que cette période est celle des frustrations diverses et des précarités les plus durement ressenties par les intéressés et leurs familles (« Cela fait partie de l’arbitraire dont nous sommes victimes. Séparer des familles entières, j’allais dire que c’est inhumain », s’exclame un des expulsés dans Le Journal du soir du 4 septembre 1996).
4.1.2. La situation des expulsés de Folembray restés à Ouagadougou après fin 1996
Comparativement à la précédente période, la situation après 1996 semble beaucoup plus détendue, non pas parce que les procédures judiciaires aient mieux évolué, mais plutôt parce que plusieurs formes d’accommodation en ont été réalisées par les intéressés eux-mêmes.
On peut ainsi distinguer, en dehors même de l’expulsé qui a pu recouvrer la nationalité française et regagné la France, deux principales formes :
Ces présentations des conditions du déplacement forcé des expulsés de Folembray de la France sur le Burkina Faso, du contexte et des modalités de gestion de leur situation, sur les plans administratif, politique, juridique, économique et social, me semblent avoir fourni un ensemble de données, certes susceptibles d’être complétées et précisées, mais suffisantes pour autoriser un retour avisé sur les cadres théoriques dans lesquels sont habituellement traités les thèmes de déplacement forcés de populations. Deux aspects de ceux-ci en seront, pour l’instant retenus : le cadre conceptuel et celui explicatif.
Luc Cambrézy, appréciant les contradictions flagrantes dans la gestion des conflits du monde, a certainement raison de lier la difficulté d’en donner une lecture objective au fait que « Cette difficulté, cette impossibilité peut-être, est autant une affaire de vocabulaire que de point de vue. Car les mots étant lourdement chargés de sens, les termes employés pour qualifier une situation dépendent alors, par le message qu’ils véhiculent, des acteurs qui les utilisent. D’où la nécessité de prendre un nouveau recul ; aussi bien par l’analyse du sens des mots que par celle des diverses parties prenantes.» (Cambrézy, 2001 :133). Il renforce cette assertion lorsque, cherchant à préciser les rapports et les divergences entre « mots, catégories, frontières, divergences », il ajoute que pour les observateurs des situations de déplacements forcés, « l’émotion ressentie est un sentiment qui n’est pas seulement proportionnel à la distance ou relatif à la fonction occupée et à son origine culturelle ; il est aussi et en même temps, propre à chaque individu. On comprend sans peine que l’appréciation de la réalité dépend également de cette variable aussi subjective qu’inavouée » : ainsi, à propos de termes comme « milices », « factions armées » ou « seigneurs de guerre », « …l’emploi de telles expressions en dit parfois plus sur celui qui les utilise que sur ce qu’il prétend décrire » (ibidem : 134).
C’est dans ce souci qu’après avoir restitué le fait observé des « expulsés » précisément dans les termes utilisés directement par les différents auteurs d’articles et de réflexions exploités, il apparaît nécessaire d’en faire maintenant le décryptage.
Par ailleurs, Véronique Lassailly-Jacob, cherchant à identifier les particularités de la mobilité géographique forcée par rapport au fait migratoire classique, définit cette mobilité géographique forcée comme « un mouvement de population qui n’est le fruit ni d’une stratégie ni d’une pratique préétablies des intéressés mais résulte d’une crise brutale dont l’ampleur est telle qu’elle ne peut être résolue que par la fuite ou le transfert vers d’autres lieux…un déplacement induit non pas par la recherche d’un ailleurs promoteur, source de mieux-être, mais par des forces d’expulsion vers d’autres lieux qui n’ont pas été souhaités et qu’on pourrait qualifier de moins pires ». Précisant le moment à partir duquel ceci y requiert l’attention, elle spécifie : alors que pour la migration spontanée, le « départ volontaire représente la solution au problème posé par des conditions de vie précaires », dans le « cas de mouvement forcé, c’est le départ obligatoire qui est ressenti comme le problème » (Autrepart, 1998 : 6).
La situation présentée dans la présente réflexion prend effectivement son point de départ à partir de l’expulsion des maghrébins islamistes de Folembray en France et de leur débarquement sur le sol burkinabè. Il s’agit bien d’un mouvement de déplacement forcé non seulement en raison de son caractère brusque et insolite, mais aussi et surtout qui découle d’une décision prise par une autorité politique de pays et par dessus la tête des intéressés (le discours officiel alléguant que la destination a relevé du choix des intéressés ayant été suffisamment démenti par les confrontations avec les premiers concernés).
C’est bien le terme d’«expulsés » a été le plus couramment utilisé ; toutefois, il a été également précisé que le problème de base des intéressés découle du fait qu’ils sont accusés d’être des terroristes. De cette qualité présumée ont découlé tout l’émoi suscité par leur présence sur le sol national burkinabè et même l’imbroglio de l’évolution de leur situation y compris son impasse juridique.
C’est précisément sous ce dernier aspect que se profilent les interrogations et les besoins de clarifications conceptuelles.
Les procès intentés en France contre les expulsés sont, comme cela a été noté dans les présentations, pratiquement, sauf non information de ma part, restés sans suite quant à la vérification de la qualité de terroriste des expulsés de Folembray sur le Burkina Faso. Les opérations de « Police secours à l’œuvre » (Le canard enchaîné du 13 septembre 1995) ou de la « pêche miraculeuse » dans « un accès de sécurité aiguë » (Le Monde diplomatique d’août 2004) de l’été 94 dont ils furent une des composantes ont par la suite beaucoup agité l’opinion française et perçus par une majorité comme des actes relevant plus de l’arbitraire dans un contexte pré-électoral (Le Journal du soir du 8 juin 1995). Enfin, le retour, finalement, de 13 des 19 expulsés initiaux dans divers pays européens, dont la France elle-même, pose sérieusement la question de la véracité de la qualité de terroriste attribuée aux intéressés. Si même une partie d’entre eux se reconnaissent membres du Front Islamique du Salut, cela suffit-il à en faire l’assimilation sans discernement, sans les vérifications avérées ? Une telle question est d’autant plus justifiée que le porte-parole des intéressés s’en est apparemment défendu (revoir plus haut).
Dans une telle situation de doute, quel statut de « déplacé forcé» leur attribuer ? Sur quelle base ? Et par voie de conséquence, quel concept pertinent leur sied-il ? Le répertoire de la diversité de situations de mobilité forcée, listé par Lassailly-Jacob renferme, il est vrai, le terme « expulsés ». Toutefois, parmi les critères proposés pour fonder leur différenciation, il me semble que les réalités présentées dans le présent cas suggèrent de privilégier le « facteur déterminant de départ ». Les autres facteurs, sujets aux contingences, sont, comme le démontre Luc Cambrézy pour les termes de « réfugié » et « déplacé », susceptibles de se substituer mutuellement selon les situations concrètes dans lesquelles peuvent se retrouver les intéressés. La primauté de ce facteur se justifie par le fait que devant la puissance publique que déploie à tort ou à raison une autorité publique, la force de résistance individuelle des intéressés est impuissante, de même que, hélas souvent, même le recours devant les instances judiciaires. Cette même puissance publique, selon, il est vrai, le niveau de pression de l’opinion publique, utiliser et manipuler les autres facteurs ou pour se donner bonne conscience, ou pour se dédouaner sans perdre la face de manière publique. Toujours est-il que les intéressés en subissent tous les préjudices, comme les illustrations en été données ici, comme ailleurs.
La mise en évidence de ce facteur interpelle justement les cadres explicatifs souvent donnés de ces déplacements forcés.
Au cœur de l’imbroglio des expulsés de Folembray sur le Burkina semble se trouver le problème des résultats des élections algériennes du 28 novembre 1991 : le Front Islamique de Salut, vainqueur reconnu de celles-ci, a été évincé de cette victoire par une intervention armée, qui installe un régime sous la bannière du Front de Libération Nationale (FNL), avec le soutien supposé de la France : le FIS refuse cette situation et déclare mener « une guerre de libération » semblable à celle que le peuple algérien, sous la houlette du même FLN, a conduite entre 1954 et 1962 contre le colonisateur français (L’Observateur Paalga du 02 au 04 septembre 1994, pages 11 et 12). Parmi les 19 expulsés débarqués au Burkina ce 31 août 1994, figuraient, selon les recoupements des sources et les reconstitutions de l’enquête de terrain de 2006, huit membres du FIS, cinq sympathisants et six personnes sans engagement politique (données de terrain, janvier et février 2006).
Toutefois, même ceux des expulsés qui se reconnaissent membres du FIS, pour lesquels surtout vaut l’accusation de « terroristes », dont l’arme de combat serait essentiellement la violence, ont pourtant, lors du détournement de l’Airbus A 300 des 26, 27 décembre 1994, affirmé que le FIS condamne toute forme de violence, surtout contre les civils : « Nous pensons qu’on ne peut pas régler le problème algérien en s’attaquant aux civils », déclare son représentant au Burkina Faso (L’Observateur Paalga du 28 décembre 1994, page 2) : en fait, « La position de principe du FIS est d’appeler toutes les forces de l’Algérie à se réunir afin de définir une solution politique qui éradiquerait toute forme de violence dans le pays » (ibidem). Selon cette position de principe, le détournement de l’Airbus A 300, réalisé par le Groupe islamique armé (GIA), groupe indépendant du FIS mais qui combat également la « junte militaire » en place, bien que traduisant, à ses yeux, « la frustration du peuple algérien à l’encontre du gouvernement français pour son aide et sa présence militaire en Algérie », a été au demeurant condamné par le représentant du FIS en Europe. En d’autres termes, tout en se démarquant du présent acte, le FIS combat le régime en place et veut obtenir « la libération de tous les détenus politiques, le retour de l’armée dans les casernes et la possibilité du peuple algérien de choisir son option politique et les gens qui sont dignes de sa confiance ».
La mise en parallèle de l’ensemble de ces éléments conduit à des interrogations capitales sur les ambiguïtés de la notion de démocratie et les processus de sa réalisation dans les pays du Sud et par voie de conséquence, sur les entorses qui leur sont faites au nom du même principe de la démocratie : si par définition, ce mode de gouvernement des sociétés se distingue par exemple de la monarchie par le mode électif qui préside à la mise en place de ses organes de gestion, comment comprendre que les résultats d’une procédure élective, laquelle n’a pas été contestée dans son déroulement, c’est-à-dire dans sa régularité et sa transparence, soient refusés au nom du même principe? Ne serait-ce pas plutôt le positionnement des vainqueurs par rapport à ses propres référents (intérêts divers, y compris les valeurs de vie de la société) qui servent de grille de lecture et d’appréciation de ces résultats et donc du principe lui-même ? Cela signifierait-il alors que chacun, selon précisément ses référents, peut avoir « sa » démocratie ?
De tels cadres explicatifs ne me semblent pas se retrouver de manière suffisamment explicite dans les schémas proposés autour de l’ « ancrage dans le passé », y compris dan sa dimension de « vieilles rancoeurs et peurs liées au passé colonial et à la post-indépendance » (Lassailly-Jacob, 1998 : 9). En effet, qu’il s’agisse du conflit sénégalo-mauritanien, du problème des Kasaïens refoulés du Shaba ou des rapports entre l’Etat kényan et les réfugiés somaliens, les protagonistes de toutes ces situations conflictuelles se localisent à l’intérieur des territoires ou entre les territoires de plusieurs Etats tous internes à la même aire géographique et disposant du même statut d’Etat souverain et issus des indépendances octroyées par les mêmes anciennes métropoles coloniales.
Dans la présente situation des expulsés de Folembray en France sur le Burkina Faso, sont en lisse d’une part, trois acteurs étatiques, à savoir les régimes des Etats français, burkinabè et algérien et de l’autre, les citoyens de l’un des pays (l’Algérie) résidant en France avant les évènements. En d’autres termes, il s’agit ici d’une décision prise par une ancienne métropole, contre les citoyens d’une ancienne colonie et qui sont « débarqués » dans une autre ancienne colonie comme « terre d’accueil ». Au regard de toutes les précisions livrées sur le contexte controversé de l’opération, les discours officiels démentis, l’impasse de toutes les procédures judiciaires, les frustrations et autres préjudices moraux et matériels vécus par les intéressés, la recherche de facteurs explicatifs s’orientent dans au moins deux directions : les rapports entre la France et le Burkina Faso pour que ce soit le Burkina Faso qui ait « accepté » de recevoir les expulsés ; ceux entre le Burkina Faso et l’Algérie pour que, durant toute cette affaire, l’autorité algérienne ait été la grande muette, alors même qu’elle dispose d’une ambassade à Ouagadougou.
Les termes exacts de documents ou de propos ayant soutenu de tels rapports restant dans le secret des rapports d’Etat à Etat, les propositions explicatives demeureront ici sous la forme d’hypothèses. Elles sont au nombre de deux :
Dans l’un et l’autre cas, les intéressés sont finalement laissés à eux-mêmes et en subissent tous les préjudices. Les solutions de sortie de ces situations demeurent des initiatives individuelles, bénéficiant tout au plus des autorités des trois acteurs étatiques, d’un silence sympathisant ou compatissant.
La situation des expulsés de Folembray de France sur le Burkina Faso ici présenté participe assurément de la mobilité forcée, composante à part entière du domaine des recherches sur le phénomène migratoire.
Les présentations et les analyses conduites sur ses diverses facettes ont montré d’une part la part prépondérante de la décision de pouvoirs politiques sur ses origines et d’autre part, tout le désarroi des intéressés tant dans les frustrations et les préjudices subis, qui bouleversent la vie d’individus et de familles entières, que dans la recherche de solutions de sortie de situation. Si même la nature des motivations de son occurrence ne s’inscrit pas directement dans les préoccupations d’un meilleur contrôle par le Nord, des flux de migrations du Sud vers le Nord, sa dimension sécuritaire officiellement affichée mais finalement évanescente, d’une part pose en définitive le problème d’une lecture prétorienne de la démocratie et de son processus de réalisation dans les jeunes pays du Sud, et d’autre part participe de fait à l’externalisation de l’asile du Nord vers le Sud. La complicité ou la duplicité de certains pays du Sud répond également de solidarité prétorienne, sans souci pour le bouleversement de vies individuelles et familiales concernées.
Situations au carrefour des « raisons d‘Etat » et du « tout sécuritaire », en conséquence souvent éludées par les hommes des sciences humaines et sociales, elles devraient assurément retenir davantage leur attention et permettre des analyses qui contribuent à une connaissance plus globale des diverses formes de la mobilité forcée.
Ouagadougou, 31 mars 2006
Ouvrages et articles d’ouvrages
Cambrézy, Luc : « Une enquête chez les
réfugiés urbains : le cas des exilés rwandais à Nairobi »,
in Lassailly-Jacob, Véronique (éditeur scientifique) :
Communautés déracinées dans les pays du Sud, ORSTOM,
Autrepart, Cahiers des Sciences Humaines, nouvelle série, numéro
5, 1998, 189 pages : 79-94.
Cambrézy, Luc : Réfugiés et exilés :
crise des sociétés, crise des terrritoires, Editions des
archives contemporaines, Une pensée d’avance, 2001, 216
pages.
Cernea, Michael : « La sociologie des déplacements
forcés : un modèle théorique »,
in Lassailly-Jacob, Véronique (éditeur scientifique) :
Communautés déracinées dans les pays du Sud, ORSTOM, Autrepart,
Cahiers des Sciences Humaines, nouvelle série, numéro 5,
1998, 189 pages : 11-28.
Lassailly-Jacob, Véronique (éditeur scientifique) :
Communautés déracinées dans les pays du Sud, ORSTOM,
Autrepart, Cahiers des Sciences Humaines, nouvelle série, numéro
5, 1998, 189 pages.
Lassailly-Jacob Veronique : « Introduction »,
in Lassailly-Jacob, Véronique (éditeur scientifique) :
Communautés déracinées dans les pays du Sud, ORSTOM,
Autrepart, Cahiers des Sciences Humaines, nouvelle série, numéro
5, 1998, 189 pages : 5-10.
Lassailly-Jacob, Véronique : « Installation et
insertion des réfugiés dans les pays d’accueil » :
in Coquery-Vidrovitch (Catherine), Goerg (Odile), Mandé (Issiaka)
et Rajaonah (Faranirina), Etre étranger et migrant en Afrique
au XXè siècle : enjeux identitaires et modes d’insertion,
tome I, 2003 : 519-529
Marty, Marianne : « Sociologie politique d’un mouvement
de réfugiés : les réfugiés halpulaaren
mauritaniens au Sénégal » in Coquery-Vidrovitch
(Catherine), Goerg (Odile), Mandé (Issiaka) et Rajaonah (Faranirina) :
Etre étranger et migrant en Afrique au XXè siècle :
enjeux identitaires et modes d’insertion, tome I, 2003, 547 pages :
497-517
ONU : Conseil de Sécurité, Comité contre le
terrorisme : L’ONU face au terrorisme, septembre 2005, 1 page
ONU : Conseil de Sécurité, Centres de Nouvelles ONU :
Lutte contre le terrorisme : le représentant iraquien appelle à l’adoption
d’une convention de l’ONU, 31 mars 2006, 3 pages
Pérouse de Montclos, Marc-Antoine : « Le poids
de l’histoire et le choc des cultures : les réfugiés
somaliens du kényan confrontés à la raison d’Etat »,
in Lassailly-Jacob, Véronique (éditeur scientifique) :
Communautés déracinées dans les pays du Sud, ORSTOM,
Autrepart, Cahiers des Sciences Humaines, nouvelle série, numéro
5, 1998, 189 pages : 155-172.
Piché (Victor) et Djerrahian (Gabriella), « Immigration
et terrorisme : une analyse de la presse francophone», dans
Renaud, Jean, Pietrantonio, Linda et Bourgeault, Guy (éds), Les
relations ethniques en question. Ce qui a changé depuis le 11
septembre 2001, Montréal, Presses de l’Université de
Montréal, 2002, p. 81-94.
Poirier, Roland : « Les refoulés du Zaire :
identité, autochtonie et enjeux politiques », in Lassailly-Jacob,
Véronique (éditeur scientifique) : Communautés
déracinées dans les pays du Sud, ORSTOM, Autrepart, Cahiers
des Sciences Humaines, nouvelle série, numéro 5, 1998,
189 pages :137-154.
Presse écrite
(Pour des raisons d’espace, les titres et les auteurs des articles de presse ne sont pas cités ici)
Lettre N°0297/94/CEN/MBDHP du président du MBDHP adressée à son
excellence monsieur l'ambassadeur de France au Burkina Faso sur la situation
des algériens expulsés de France, le 14 septembre 1994.
Lettre N°0298/94/CEN/MBDHP du président du MBDHP adressée à monsieur à monsieur
Charles Pasqua, ministre chargé de l'intérieur et de la
sécurité s/c de son excellence monsieur l'ambassadeur de
France au Burkina Faso, sur la situation des algériens expulsés
de France, le 14 septembre 1994.
Procès verbal de la rencontre MBDHP délégation des
algériens expulsés de France.
L’Observateur Paalga
Sidwaya
Le journal du soir
Le Point du 13 mai 1995, n°1182, page 32.
Le nouveau dimanche du 10 septembre 1995.
Le canard enchaîné du 13/09/1995.
Le monde du 9 au 10 juin 1996.
Le Monde diplomatique d’août 2004.
Le pays du vendredi 18 avril 2003, n°2860, pages.5 et
23.
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