Orphelins et enfants vulnérables en Afrique
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Qui sont les « orphelins du sida » ? Une définition à géométrie variable

Qui sont les « orphelins du sida » ? Une définition à géométrie variable

Avant d’estimer le nombre d’enfants touchés par ce phénomène, ainsi que ses conséquences, il est nécessaire de bien préciser ce que l’on entend par « orphelins du sida », car ce terme recouvre des réalités différentes selon les années et les rapports. Cette définition est une étape indispensable d’une part pour estimer l’ampleur du phénomène et d’autre part pour planifier les actions en faveur de ces enfants.

La définition permet en effet de déterminer les critères permettant de cibler les enfants bénéficiaires de l’aide. Ainsi, l’âge joue un rôle majeur. Jusqu’à quel âge un orphelin est considéré comme un enfant ? Quels sont les besoins des enfants en fonction de leur âge ? Quels sont les critères d’identification d’un enfant orphelin ? Nous préciserons dans cette première partie les divergences de définitions au cours du temps, leurs conséquences et leurs évolutions jusqu’à l’adoption d’une définition commune à la communauté internationale.
Avant d’entrer dans ces précisions, nous reprendrons les mots de Sandrine Dekens et Olivier Appaix sur la prudence à garder lors de toute tentative, nécessairement restrictive, de catégorisation en la matière :

« Fixer des limites uniques facilite assurément la tâche d’identification et notamment de recensement des enfants susceptibles d’être l’objet de programme de soutien. Au risque d’exclure des jeunes adultes ou adolescents qui sont largement démunis du fait du décès de leurs parents et de leur manque de ressources et de préparation pour la prise en charge de la fratrie par exemple. Au risque aussi de porter un regard équivalent sur des enfants d’un même âge mais ayant vécu des expériences extrêmement diverses, et donc ayant des besoins très différents (…). Il est donc nécessaire de se fixer des limites, mais tout autant de garder à l’esprit qu’elles sont artificielles, qu’elles ne correspondent jamais tout à fait à la réalité tant des perceptions que des pratiques sociales et que cette limite doit pouvoir être modifiée partout où elle ne rend pas bien compte de ces réalités. » Appaix and Dekens, 2005.

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