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Quelles sont les personnes âgées en situation de vulnérabilité ?

Estimations à partir de données censitaires en Ouganda et au Sénégal

Valérie GOLAZ, INED-IRD-CEPED, France, Ouganda
Philippe ANTOINE, IRD-CEPED, France, Sénégal

L’Ouganda et le Sénégal sont parmi les pays les plus jeunes du monde et la question du vieillissement de leur population n’est pas encore d’actualité. Selon le dernier recensement ougandais, réalisé en 2002, 5 % seulement de ses 26 millions d’habitants d’alors ont 60 ans ou plus, alors que 50 % ont moins de 15 ans. À la même date, le Sénégal compte environ 10 millions d’habitants dont 45 % ont moins de 15 ans et un peu plus de 5 % a atteint ou dépassé les 60 ans. Cependant, même si les personnes âgées sont encore peu nombreuses, leur situation mérite une attention particulière, d’une part parce que leur proportion dans la population totale de ces pays est vouée à croître de manière extrêmement rapide dans les décennies à venir (Pison, 2009) et d’autre part parce que les politiques publiques les délaissent souvent, indépendamment du rôle fondamental qu’elles jouent dans la société (Antoine et Golaz 2010).

Les personnes âgées sont parties prenantes d’un système social dans lequel elles reçoivent et elles donnent également. Ce système complexe mérite d’être analysé dans une perspective temporelle et sur au moins trois générations (Attias-Donfut, 2000). En Afrique, où la croissance démographique rapide et des changements économiques majeurs ont bouleversé les modes de vie au cours du dernier siècle, le rôle social des ainés subit lui aussi des mutations importantes (Pilon et Vignikin, 2006 ; Golaz, 2007 ; Antoine 2007). Mais même dans des contextes où leur pouvoir s’érode, les personnes âgées ne doivent pas être vues exclusivement comme des personnes à la charge de la société, des bénéficiaires potentielles d’aides. Les flux de redistribution sont loin d’être univoques des plus jeunes vers les aînés (Attias Donfut et Rosenmayr, 1994 ; Antoine et Golaz, 2010). L’implication des personnes âgées comme pourvoyeur perdure souvent relativement longtemps dans la vieillesse. Ainsi, de même que les enfants sont parfois au travail à des âges jeunes, les personnes âgées ont des difficultés à sortir du monde du travail. Dans des pays où elles sont de facto à la charge d’un système de protection sociale, comme en Europe, les personnes âgées sont souvent considérées comme socialement dépendantes. Cependant, dans des contextes économiques différents, elles se prennent en charge elles-mêmes voire continuent à assumer leur part de la charge de leur descendance à des âges avancés. Dans la plupart des cas, l’arrêt des activités économiques se fait progressivement et correspond à l’incapacité à accomplir les tâches requises. Lorsqu’il n’est pas imposé par l’état de santé de la personne, cet arrêt se négocie en fonction du contexte du moment et de relations construites sur le long terme, au fil de la vie. Dans un contexte où retraites et pensions sont quasi-inexistantes, les personnes âgées qui nécessitent une prise en charge particulière se reposent exclusivement sur leur descendance ou leurs réseaux sociaux. Selon leur situation économique et familiale, il est plus ou moins facile en cas de choc endogène (problème familial ou de santé) ou exogène (sécheresses ou inondations par exemple) pour une personne âgée de faire face aux difficultés du moment (Williams, 2003).

La croissance démographique est d’environ 3 % par an depuis plusieurs décennies en Ouganda, et celle du Sénégal, un peu plus faible, oscille entre 2,6 et 2,9 % par an. En Ouganda, la majeure partie du pays, en paix depuis plus de 20 ans, connait une croissance économique sans précédent. Cette croissance touche également le Nord depuis quelques années. Mais cette image globale cache de fortes inégalités entre familles, et au sein des familles. Toutes ont été touchées par la guerre civile et toutes ont subi de près ou de loin l’épidémie de sida dans les années qui ont suivi. Aujourd’hui, malgré une croissance notée, la pauvreté demeure prégnante [1], un enfant sur cinq souffre de malnutrition, la santé ne s’améliore que très lentement [2]. Même si une classe moyenne urbaine émerge progressivement, la très grande majorité de la population est rurale et demeure peu touchée par les politiques publiques mises en place par l’État (Jones, 2009, p.61). Au Sénégal, en dépit de la stabilité politique que connait le pays, la croissance économique demeure modeste (entre 2,4 et 4 % par an) et environ la moitié de la population vit sous le seuil de pauvreté. Ceci est le résultat de plusieurs facteurs : politiques économiques inadaptées, conséquences des programmes d’ajustement structurel, cours défavorables des produits exportés sur les marchés internationaux, etc. (Diagne et Gaye, 2002)

Nous allons, à partir de données de recensement dans ces deux pays aux conditions démographiques et économiques contrastées, tenter de distinguer les situations de vulnérabilité des personnes âgées, en articulant les informations disponibles sur les structures domestiques et l’activité [3].

1. Structure du ménage, activité et vulnérabilité

a. Appréhender la situation des personnes âgées à travers les données statistiques : quels objectifs possibles ? Quelles limites ?

L’objectif de cet article est de contribuer à la connaissance des situations de vulnérabilité chez les personnes âgées, à partir de l’exemple de deux recensements de population. Ces sources de données nationales apportent des informations sur les individus composant la population d’un pays et les ménages dans lesquels ils vivent. En ce qui concerne les personnes âgées, dans la plupart des enquêtes par échantillon le nombre de personnes de plus de 60 ans est infime, les recensements par leur exhaustivité, permettent de conduire des analyses sur un nombre conséquent d’individus. Les recensements, désormais accessibles dans de nombreux pays africains via IPUMS-International (Golaz et al., 2009), permettent aussi des analyses spatialisées.

Les données démographiques, forcément limitées, apportent par leur représentativité, des informations qui permettent de compléter des études ethnographiques, qui entrent dans le détail des processus en œuvre, mais sont généralement localisées. Il n’est pas question d’analyser ni les processus qui mènent à la vulnérabilité, ni la situation des personnes âgées en détail, ce type de données ne le permettant pas. En particulier, il est important de noter ici que les données nationales reposent sur le concept de ménage, inégalement adapté aux configurations domestiques relatives à différentes cultures (Van de Walle, 2006 ; Randall et al., 2008). Ainsi, les structures domestiques et économiques utilisées ici ne constituent qu’une partie de quotidien des personnes âgées, souvent liées affectivement et économiquement à d’autres ménages physiquement proches.

La définition du ménage est relativement voisine dans les deux recensements utilisés. En Ouganda, le ménage est défini comme un groupe de personnes qui vivent et mangent normalement ensemble. Le chef de ménage est une personne qui est reconnue comme telle par les autres membres, soit en raison de son âge, soit de son statut social dans le ménage. Le chef a toute autorité et responsabilité dans les affaires du ménage (UBOS, 2006). Au Sénégal, un ménage est défini généralement comme étant un groupe de personnes apparentées ou non, qui vivent ensemble sous le même toit et mettent en commun tout ou partie de leurs ressources pour subvenir à leurs besoins essentiels, notamment le logement et la nourriture. Ces personnes appelées membres du ménage prennent généralement leurs repas en commun et reconnaissent l’autorité d’une seule et même personne, le chef de ménage (MEF, 2002). Ces définitions apparemment simples sont parfois difficiles à appliquer quand l’enquêteur est confronté à des configurations familiales complexes.

Le ménage, sur lequel reposent les résultats présentés ici, représente la partie visible d’un système social plus large, qui mérite, certes, d’être mieux connu (Whitehead, 1984 ; Bonvalet et Lelièvre, 1995 ; Recommandations de la National Academy of Sciences, 2006). Les analyses ci-dessous partent donc de l’hypothèse minimale que la structure du ménage a un sens pour l’étude des conditions de vie des personnes âgées. Certaines informations sont disponibles au niveau national, et permettent de donner un aperçu des situations dans lesquelles les personnes âgées vivent, en termes de configurations domestiques (caractéristiques du ménage), d’activités (activité économique, secteur d’activité), de santé (incapacités).

Dans un premier temps, nous allons définir la vulnérabilité perceptible à travers les données démographiques nationales, selon trois angles : structurelle, relationnelle et économique. Ensuite nous détaillerons les caractéristiques des personnes âgées qui peuvent être identifiées comme vulnérables, à travers l’étude de la structure du ménage, de la relation entre les personnes âgées et le chef de ménage et de l’activité au sein du ménage.

L’image des structures domestiques donnée par des recensements transversaux est une image figée, alors que la structure des ménages évolue dans le temps, et se remodèle en fonction des besoins et des possibilités. Les individus sont également mobiles, et en particulier beaucoup de personnes migrent de milieu urbain à milieu rural lorsque leur activité professionnelle ne les y retient plus. Compte tenu de cela, ce travail sur la vulnérabilité des personnes âgées suit essentiellement une démarche exploratoire. L’objet de ce travail est simplement de pointer les situations dans lesquelles les problèmes liés à la vieillesse seront vécus le plus difficilement, nécessiteront peut être un processus d’adaptation de la part des proches, un changement, sachant que pour faire face à ces problèmes, la plupart des ménages seront amenés à changer de structure.

b. Les personnes âgées dans la population : quelques caractéristiques

Comme nous l’avons déjà vu, la proportion de personnes âgées dans l’ensemble des deux populations est d’environ 5 %. Les ménages en Ouganda sont de taille relativement petite (environ 5 personnes) en comparaison à ceux du Sénégal où la taille est bien plus importante (plus de 9 personnes). L’écart est encore plus important quand ces ménages comportent des personnes âgées : respectivement 5 et 11,5 personnes (Tableau 1). Conséquence de ces structures différentes des ménages, on relève deux fois plus de ménages au Sénégal (environ 40 %) qu’en Ouganda (18,5 %) comportant au moins une personne de plus de 60 ans. Comme dans beaucoup de pays en développement, de forts contrastes séparent les campagnes des villes. Seulement 12 % de la population ougandaise vit en milieu urbain en 2002, où les personnes âgées et les enfants sont moins nombreux. La population urbaine est bien plus importante au Sénégal (40 %) et près de la moitié de cette population vit dans la capitale Dakar. Seulement 6,6% des ménages ougandais comportant des personnes âgées résident en ville, alors que cette proportion atteint 36,8 % au Sénégal.

Dans les deux pays, les hommes de plus de 60 ans sont à peu près aussi nombreux que les femmes. Les différences de conditions de vie entre les genres sont très marquées à ces âges en raison en particulier d’un veuvage plus fréquent chez les femmes âgées (Antoine et Golaz, 2009). Environ une femme âgée sur deux est veuve, alors que ce n’est le cas que d’un homme sur 10, ce qui dans l’ensemble correspond à la moyenne africaine (Schoumaker, 2000). Ce veuvage plus précoce chez les femmes que chez les hommes s’explique par l’écart d’âge entre conjoints et le remariage plus fréquent des hommes.

TABLEAU 1 : CARACTÉRISTIQUES COMPARÉES DES MÉNAGES EN OUGANDA ET AU SÉNÉGAL

Des modes de vie très différents distinguent hommes et femmes selon le milieu de résidence. Nous allons donc utiliser le genre et la résidence, en plus de l’âge lui-même, pour préciser les situations de vulnérabilité des personnes âgées.

FIGURE 1. IDENTIFICATION DES SITUATIONS DE VULNÉRABILITÉ DES PERSONNES ÂGÉES (Golaz, 2011)

c. Définition des situations de vulnérabilité

Certaines études considèrent l’ensemble des personnes âgées comme vulnérables. D’autres, à l’inverse, considèrent les personnes âgées en Afrique comme globalement privilégiées et soutenues par leur entourage. Nous allons ici tenter d’affiner le concept de vulnérabilité, en ciblant plus spécifiquement les configurations domestiques dans lesquelles les personnes âgées ne semblent pas bénéficier d’un soutien direct. Une personne âgée peut être définie comme vulnérable, en l’absence de tout système de protection sociale, lorsque son réseau social lui fait défaut, voire que celui-ci se repose sur elle. En cas de difficulté grave, elle est alors livrée à elle-même, et ses dépendants sont également pris au dépourvu. L’âge est un paramètre important, mais le parcours l’est également. Les difficultés liées à l’âge ne surviennent pas brutalement, et ne touchent pas tous les individus au même rythme. À partir des caractéristiques les plus simples des individus et des autres membres de leur ménage, il est possible de définir trois types de vulnérabilité, chacun se référant à un aspect différent de l’unité domestique et économique que constitue le ménage (Figure 1) : la vulnérabilité structurelle, la vulnérabilité relationnelle et la vulnérabilité économique. Il s’agit là, répétons-le, d’une démarche exploratoire.

La vulnérabilité structurelle concerne les personnes âgées vivant dans des structures domestiques où elles sont seules pour faire face au quotidien. La plupart des personnes âgées vivent avec d’autres adultes, conjoints, enfants, ou autres, et de ce fait, peuvent être prises en charge en cas de besoin par ces autres adultes. Mais certaines vivent seules ou uniquement en compagnie d’enfants. Le rôle des grands-parents dans la prise en charge des enfants a été souligné (Cattell, 1990 ; Zimmer et Dayton 2005). Ce rôle est parfois subi (Seeley et al., 2009 ; Williams, 2003) mais correspond aussi parfois à un besoin de la personne âgée (Whyte et Whyte, 2004). Une pratique courante, dans de nombreuses sociétés africaines, lorsqu’une personne âgée seule a besoin d’aide, est de lui confier l’un de ses petits enfants, qui veille sur elle tout en assurant le lien entre son ménage d’origine et celui de la personne âgée. Mais, à l’inverse, une personne âgée ne peut pas refuser la garde d’un petit enfant (Williams, 2003) ce qui fait que des personnes âgées se retrouvent parfois avec plusieurs enfants à charge. Une personne âgée vivant avec un enfant est relativement moins vulnérable qu’une personne âgée vivant seule, car indépendamment de l’aide pratique qu’apporte cet enfant, il incarne auprès de la personne âgée un soutien familial potentiel plus large. En revanche une personne âgée hébergeant plus d’un enfant est probablement en situation de vulnérabilité, du fait de la charge qui lui incombe : il ne s’agit plus là d’apporter du soutien à une personne âgée dans le besoin, mais au contraire, de lui confier la charge d’une fratrie. Ainsi, peuvent être définie comme en situation de vulnérabilité structurelle les personnes âgées vivant seules et celles avec plusieurs enfants à charge.

La vulnérabilité relationnelle concerne les personnes âgées, qui, malgré le fait qu’elles appartiennent à des ménages comportant d’autres adultes, sont susceptibles d’être marginalisées par rapport aux autres membres du ménage. Par exemple, une personne âgée hébergée par un parent distant ou par une personne non apparentée n’a pas forcément la même position dans le ménage que ne l’auraient un parent direct ou un conjoint. Ainsi, lorsque la personne âgée n’est ni le chef du ménage, ni son conjoint, ni son père ni sa mère, on peut considérer qu’elle se trouve en situation de vulnérabilité relationnelle.

Enfin la vulnérabilité économique concerne tout simplement les personnes âgées vivant dans des ménages sans ressource, ou qui assument seules la charge du ménage, c’est-à-dire que malgré la présence d’autres adultes, elles sont les seules actives dans la structure domestique. Le rôle des personnes âgées dans la prise en charge de leurs enfants adultes malades a été souligné (Dayton et Ainsworth, 2004 ; Seeley et al, 2009), les difficultés rencontrées par les jeunes pour entrer sur le marché de l’emploi également (voir par exemple, dans d’autres contextes, Antoine, 2007).

Certaines personnes, dans chacun de ces trois cas, vivent avec un handicap. On peut considérer que ces personnes sont d’autant plus vulnérables qu’elles ont l’une de ces incapacités. Les incapacités ont été pointées comme la première cause de pauvreté chronique chez les personnes âgées (Najjumba-Mulindwa, 2003 ; UFTA, 2008).

La vulnérabilité définie ici correspond à une variété de situations. Parmi ces personnes vulnérables, certaines y échappent, d’autres au contraire peinent à survivre. Le concept de vulnérabilité permet simplement de définir des groupes de populations plus susceptibles que les autres d’avoir des problèmes, économiques ou sociaux. Les catégories définies ici sont forcément assez grossières, ne renseignent pas tant par elle-même (d’autres définitions auraient apporté des résultats sensiblement différents) mais par comparaison, entre différentes périodes – évolution temporelle- ou entre différentes régions du pays – différences spatiales. D’autres dimensions de la vulnérabilité ne sont pas prises ici en considération. La vulnérabilité peut être conçue comme la probabilité de souffrir des conséquences des événements imprévus ou la sensibilité à des chocs extérieurs. Cependant, la probabilité qu’une personne souffre d’un choc dépend de sa capacité d’adaptation aux chocs considérés ou à éviter les chocs et de la force de leur impact. L’entourage familial participe à ces effets amortisseurs, d’où l’intérêt d’étudier la place des personnes âgées dans les ménages.

2. Situations de vulnérabilité liées à la composition du ménage

Intéressons-nous dans un premier temps à la vulnérabilité structurelle, celle liée à des structures domestiques dans lesquelles la personne âgée est éventuellement isolée, ou seule avec plusieurs enfants de moins de 15 ans à élever.

TABLEAU 2 : RÉPARTITION DES PERSONNES ÂGÉES PAR TYPE DE MÉNAGE, SELON LE SEXE ET LE MILIEU DE RÉSIDENCE (URBAIN/RURAL) AU RECENSEMENT DE 2002

Dans les deux pays, la grande majorité des personnes âgées vivent avec d’autres adultes, âgés ou non (Tableau 2). Les hommes, en particulier, sont plus souvent avec d’autres adultes que les femmes, ce qui tient pour beaucoup au veuvage plus précoce des femmes. Au Sénégal, c’est la quasi-totalité de la population âgée qui est dans cette situation. En Ouganda, par rapport à d’autres pays africains, on note une proportion importante de personnes âgées vivant seules[Au Buganda, par exemple, la région centrale du pays, il était d’usage il y a déjà un siècle que les enfants mariés partent s’installer loin de leurs parents respectifs (Roscoe, 1911, p.96).]] (plus de 12 % contre 1 % au Sénégal). Cette situation, en Ouganda, est plus fréquente pour les hommes vivant en milieu urbain (15%). Elle l’est moins pour les femmes âgées vivant également en milieu urbain – ce qui peut être attribué à la migration de travail vers la ville majoritairement masculine. Il s’en suit, en Ouganda, une nucléarisation importante des ménages. Vivre seul ne signifie pas forcément être loin de tout parent, la plupart des personnes âgées isolées vivant à proximité d’autres ménages apparentés [4]. Cependant, on peut considérer, à l’instar de Zimmer et Dayton (2005), que la co-résidence apporte un soutien physique et émotionnel supérieur à la simple proximité spatiale sans co-résidence. Les femmes ougandaises, en milieu rural et en milieu urbain, sont plus souvent que les hommes, seules avec des enfants âgés de moins de 15 ans (8 à 10 % des femmes et seulement 2 % des hommes). Dans environ la moitié des cas, il s’agit d’un seul enfant, mais dans l’autre moitié, de plusieurs.

En Ouganda, plus la personne est âgée, plus elle est susceptible de vivre seule, en particulier pour les femmes (Tableau 3A). Cette situation est très marginale au Sénégal (Tableau 3B) et l’on ne relève guère d’évolution de la situation selon l’âge.

TABLEAU 3A : RÉPARTITION DES PERSONNES ÂGÉES PAR TYPE DE MÉNAGE, SELON LE SEXE ET LE GROUPE D’ÂGE (OUGANDA)

TABLEAU 3B : RÉPARTITION DES PERSONNES ÂGÉES PAR TYPE DE MÉNAGE, SELON LE SEXE ET LE GROUPE D’ÂGE (SENEGAL)

La vulnérabilité structurelle telle que nous l’avons définie ici touche donc environ 15 % des personnes âgées en Ouganda (Tableau 4). Les femmes sont 1,5 fois plus concernées que les hommes. Au Sénégal, étant donné la taille plus étendue des ménages et l’accueil quasi systématique des personnes âgées dans des unités domestiques comportant d’autres adultes, la vulnérabilité structurelle est minime.

TABLEAU 4 : PROPORTION DE PERSONNES EN SITUATION DE VULNÉRABILITÉ STRUCTURELLE

En conclusion, alors que, en Ouganda, l’isolement est une situation partagée également par les deux sexes, la vulnérabilité structurelle est plutôt féminine, du fait d’un nombre important de femmes âgées avec plusieurs enfants à charge. C’est à partir de 70 ans que les individus sont les plus touchés. Les hommes âgés vivant en milieu urbain sont plus souvent isolés que les autres, les femmes vivant en milieu urbain sont moins souvent isolées, mais sont tout aussi nombreuses à avoir des enfants à charge qu’en milieu rural. Cette situation est par contre très marginale au Sénégal.

3. La relation de la personne âgée au chef de ménage

La plupart des personnes âgées vivent avec d’autres adultes. Mais leur position dans le ménage conditionne parfois l’accès aux ressources. Parmi les personnes âgées qui vivent avec d’autres adultes, on peut distinguer celles qui sont déclarées comme chef de ménages des autres. En revanche, les personnes les plus éloignées du chef de ménage sont parfois marginalisées, et méritent par conséquent une attention particulière. Nous les considérons ici comme vulnérables, dans le sens où de par leur relation au chef de ménage, leur accès aux ressources du ménage est potentiellement plus fragile.

TABLEAU 5 : RELATION AU CHEF DE MÉNAGE SELON LE MILIEU (URBAIN / RURAL)

De grandes différences apparaissent ici entre hommes et femmes, liées au fait que les hommes âgés sont beaucoup plus souvent que les femmes en position de chef de ménage (Tableau 5). En Ouganda, alors que plus de 80 % des hommes de plus de 60 ans sont chefs de ménage, ce n’est le cas que d’un peu moins de 40 % des femmes. Beaucoup de femmes sont néanmoins auprès de leur conjoint, ou hébergées par un fils. Mais près du quart d’entre elles (comme 10 % seulement des hommes) résident avec d’autres apparentés. Au Sénégal, si plus de 80 % des hommes âgés sont chefs de ménage - ou déclaré comme tel -, les femmes âgées surtout en milieu rural sont moins souvent chefs de ménage (dont une partie épouse de polygame, sont considérées comme chef de ménage lorsque le mari n’est pas de « tour » chez elle). Comme en Ouganda une proportion importante de femmes sont hébergées chez l’un de leurs enfants. En Ouganda une proportion plus importante de parents âgés éloignés sont hébergés par la famille.

Les proportions de chefs de ménage diminuent avec l’âge (Tableaux 6A et 6B), les hommes étant progressivement désinvestis de leur position de chef de ménage à partir de 70 ans en Ouganda et 80 au Sénégal. On peut donc noter que plus les Ougandais avancent en âge, et plus particulièrement les femmes, plus ils sont pris en charge par des personnes éloignées du noyau familial, voire non apparentées. Ce phénomène est moins perceptible au Sénégal.

TABLEAU 6A : RELATION AU CHEF DE MÉNAGE SELON L’ÂGE (OUGANDA)

TABLEAU 6B : RELATION AU CHEF DE MÉNAGE SELON L’ÂGE (SÉNÉGAL)

Rapportons ces résultats sur la vulnérabilité relationnelle à l’ensemble de la population âgée. En Ouganda, la proportion de personnes âgées concernée tourne autour de 10 % pour les hommes et 20 % pour les femmes (Tableau 7). Ce niveau de vulnérabilité est plus faible au Sénégal, mais concerne davantage les femmes, plus souvent confrontées au décès de leur conjoint.

TABLEAU 7 : PROPORTION DE PERSONNES EN VULNÉRABILITÉ RELATIONNELLE

En conclusion, les situations de vulnérabilité relationnelle, relatives à l’accueil dans un ménage relativement éloigné de la personne âgée, concernent davantage les femmes que les hommes. Il s’agit le plus souvent d’une prise en charge au sein de la famille, par d’autres apparentés que les enfants. Cette forme de vulnérabilité concerne deux fois plus de femmes que d’hommes, augmente avec l’âge, et touche, en Ouganda et dans une moindre mesure au Sénégal, plus encore les zones urbaines que le monde rural, où elles sont néanmoins fréquentes.

4. L’absence d’autre adulte actif

Prenons maintenant en compte l’activité au sein des ménages comportant plusieurs adultes, dans lesquels la personne âgée est le chef du ménage ou proche du chef de ménage (parent ou conjoint).

En Ouganda, les hommes âgés en milieu urbain sont plus susceptibles que ceux vivant en milieu rural d’être les seuls actifs du ménage, ou bien d’être pris en charge par d’autres adultes (Tableau 8). Il faut noter qu’environ un quart des ménages comportant plusieurs adultes, dont une personne âgée au moins, ne comptent aucun actif. Les femmes âgées sont plus souvent prises en charge que les hommes âgés, en milieu urbain comme en milieu rural. Elles sont également plus souvent que les hommes dans des ménages sans aucun adulte actif. Au Sénégal, la situation diffère. En ville majoritairement la personne âgée ne travaille plus, mais est insérée dans un ménage où d’autres sont actifs (50 % des hommes et 70 % des femmes). En milieu rural, l’homme âgé est actif parmi d’autres dans prêt de la moitié des cas (46,5 %) et les femmes inactives dans un ménage où d’autres membres ont des activités rémunératrices (73 %). Les femmes sont rarement dans la situation où elles sont la seule active, cette situation est plus fréquente chez les hommes en particulier en milieu rural. Autour de 10 % des ruraux et de 13 % des urbains appartiennent à des ménages où il n’y a aucun actif. Toutefois, ces ménages peuvent disposer de transferts provenant des enfants résidant ailleurs dans la localité ou en bien ayant migré dans le pays ou à l’étranger.

Plus les individus sont âgés, moins ils sont actifs (Tableaux 9A et 9B), particulièrement au Sénégal. En effet en Ouganda, les femmes et les hommes de plus de 80 ans sont encore à 30 et 40 % actifs respectivement, alors qu’au Sénégal on ne trouve que respectivement 6 % des femmes et 24 % des hommes dans cette situation. Ce sont, dans un cas comme dans l’autre, des taux d’activité importants pour des âges élevés. Les femmes plus que les hommes se reposent davantage sur d’autres personnes dans le ménage ; en Ouganda 23 % à 70-74 ans et 35 % au-delà de 79 ans, et surtout au Sénégal avec respectivement 76 et 83 % des femmes dans cette configuration. On retrouve là une situation où quel que soit l’âge, l’activité des femmes est moins importante que dans d’autres pays (Adjamagbo et al, 2004).

TABLEAU 8 : STATUT DE LA PERSONNE ÂGÉE SELON LE MILIEU (URBAIN /RURAL) EN 2002

TABLEAU 9A : STATUT DE LA PERSONNE ÂGÉE SELON L’ÂGE EN 2002 (OUGANDA)

TABLEAU 9B : STATUT DE LA PERSONNE ÂGÉE SELON L’ÂGE EN 2002 (SÉNÉGAL)

TABLEAU 10 : PROPORTION DE PERSONNES ÂGES EN SITUATION DE VULNÉRABILITÉ ÉCONOMIQUE

En conclusion, la vulnérabilité économique est la seule forme de vulnérabilité qui touche plus les hommes que les femmes. Elle atteint les mêmes niveaux quel que soit l’âge pour les hommes, en raison d’un glissement progressif des hommes âgés « seuls actifs du ménage » vers des ménages sans actifs. Dans ces cas l’arrêt de l’activité pour la personne âgée, même dans un contexte domestique relativement favorable (présence d’un autre adulte proche au moins), correspond à la création de ménage sans actifs, c’est-à-dire qu’il n’y a pas de relais au sein du ménage. Elle décroit avec l’âge chez les femmes, au fil de la prise en charge des veuves dans des ménages éloignés. Il n’y a globalement pas de grande différence entre milieux rural et urbain, si ce n’est que les hommes en milieu urbain sont souvent les seuls actifs du ménage en Ouganda et que cette situation se rencontre davantage en milieu rural au Sénégal.

5. Personnes âgées vulnérables et handicap

Les mesures des différentes composantes de la vulnérabilité peuvent être rassemblées et rapportées à l’ensemble de la population âgée. En Ouganda (Tableau 11A), 60 % des femmes âgées, et 50 % des hommes âgés peuvent être estimés comme vulnérables selon la définition adoptée ici. La vulnérabilité est plus forte en moyenne en milieu urbain qu’en milieu rural. C’est la vulnérabilité économique qui touche le plus de personnes âgées, sauf en milieu urbain où les femmes sont plus souvent en situation de vulnérabilité relationnelle (c’est-à-dire prises en charge par des parents plutôt éloignés ou des non apparentés). La vulnérabilité économique touche plutôt les hommes que les femmes, mais les autres types de vulnérabilité concernent les femmes plus que les hommes, à l’exception de la vulnérabilité structurelle en milieu urbain, un résultat qui s’explique par la plus forte proportion d’hommes âgés vivant seuls en ville.

TABLEAU 11A : RÉCAPITULATIF DES SITUATIONS DE VULNÉRABILITÉ SELON LE MILIEU EN OUGANDA

Au Sénégal (Tableau 11B), seulement 30 % des personnes âgées sont en situation de vulnérabilité à l’intérieur du ménage, essentiellement sur les plans relationnel et économique. La taille importante des ménages offre une structure d’accueil à la personne âgée, soit qu’il est pris en charge dans la maison familiale par un (ou plusieurs) de ses enfants, soit qu’elle appartient à une famille qu’elle continue de diriger et qui comporte plusieurs actifs. Cependant, il ne faut pas croire que cette proportion de non vulnérable « familial », ne met pas à l’abri de la pauvreté : 47 % de la population sénégalaise, en 2005, vit sous le seuil de pauvreté [5]. Parmi les manifestations de la pauvreté au Sénégal, il est à noter une forte pression humaine sur les services sociaux de base et sur les services de sécurité (police, justice), lesquels s’avèrent insuffisants ; leur défaillance se traduit par une difficulté accrue d’accès aux soins de santé, le développement des écoles à double flux en zone péri-urbaine et en milieu rural, le développement de l’insécurité surtout dans les quartiers pauvres et la marginalisation de certains groupes (enfants de la rue, chômeurs, déscolarisés).

TABLEAU 11B : RÉCAPITULATIF DES SITUATIONS DE VULNÉRABILITÉ SELON LE MILIEU AU SÉNÉGAL

La vulnérabilité augmente globalement avec l’âge en Ouganda (Tableau 12A), même si la vulnérabilité économique a tendance à baisser, en particulier chez les femmes, au fur et à mesure de la prise en charge par des proches. La vulnérabilité relationnelle des hommes double au tournant des 80 ans, ce qui marque probablement qu’à ces âges les hommes connaissent progressivement le veuvage au même titre que les femmes, et vivent plus souvent avec des parents éloignés ou des non-apparentés qu’en couple.

TABLEAU 12A : RÉCAPITULATIF DES SITUATIONS DE VULNÉRABILITÉ SELON L’ÂGE EN OUGANDA

Au Sénégal, la vulnérabilité relationnelle croît avec l’âge et par contre la vulnérabilité économique décroît. Les hommes quand ils deviennent inactifs sont au sein de ménages au d’autres personnes sont actives. Le même schéma est relevé pour les femmes où c’est surtout la vulnérabilité relationnelle qui croît avec l’âge, conséquence en partie du veuvage. Ces femmes sont alors accueillies parfois par des parents éloignés (neveux, cousins, etc.) ou le voisinage.

TABLEAU 12B : RÉCAPITULATIF DES SITUATIONS DE VULNÉRABILITÉ SELON L’ÂGE AU SÉNÉGAL

Ces résultats sur la vulnérabilité signalent des situations qui méritent un regard plus approfondi eu égard à la pauvreté, à la répartition des ressources dans le ménage, à la situation des personnes âgées en général. L’une des questions prégnantes concernant la situation des personnes âgées est l’accès aux soins de santé. Les données disponibles ne fournissent pas d’information à ce sujet, mais on peut néanmoins s’intéresser à la situation des personnes âgées présentant une incapacité.

TABLEAU 13 : VULNÉRABILITÉ ET HANDICAP

Dans le recensement ougandais de 2002, l’incapacité est définie comme toute situation durant depuis plus de 6 mois et limitant les activités d’une personne, en termes de types d’activité ou de volume. Dans le recensement du Sénégal, le handicap correspond à une infirmité qui limite l’individu dans l’une de ses activités de la vie quotidienne. Il y a proportionnellement plus de personnes âgées qui se déclarent en situation de handicap en Ouganda qu’au Sénégal

Les personnes âgées vulnérables ont plus souvent que les autres une incapacité (Tableau 13), et en particulier, dans les deux pays, celles qui sont touchées par la vulnérabilité structurelle. Ainsi, leur vulnérabilité est encore plus forte que mesurée ici. Ces résultats-là sont inquiétants, et vont dans le sens d’une absence de prise en charge par la famille (ou d’une prise en charge inadaptée), même si incapacité n’implique pas forcément dépendance.

Conclusion

La construction de trois indicateurs complémentaires de vulnérabilité, reposant sur les données censitaires relatives à la structure des ménages et à l’activité pratiquée par les individus qui les forment, permet de mieux cerner les configurations domestiques dans lesquelles les personnes âgées sont en situation de vulnérabilité. Comme ces trois indicateurs, la vulnérabilité générale définie par leur cumul est un concept contraint par l’utilisation de données simples, dont le niveau dans la population est tributaire de définitions sous-jacentes, comme celle de l’activité ou du ménage. Son interprétation est donc forcément limitée. Rappelons que les hommes âgés sont à peu près aussi nombreux que les femmes âgées. Ils sont cependant moins souvent qu’elles en situation de vulnérabilité, surtout en Ouganda. Ces situations de vulnérabilité augmentent logiquement avec l’âge.

Parmi les personnes vulnérables, en Ouganda, environ un quart vivent seules ou avec plusieurs enfants à charge (vulnérabilité structurelle), un autre quart sont dans des ménages avec d’autres adultes, mais ne sont pas proches du chef de ménage (vulnérabilité relationnelle), et le restant sont proches du chef de ménage, mais dans des ménages sans actif, ou bien où le seul actif du ménage est la personne âgée elle-même (vulnérabilité économique). Alors que les hommes sont plus souvent que les femmes en situation de vulnérabilité économique, les femmes sont beaucoup plus souvent que les hommes en situation de vulnérabilité structurelle ou relationnelle. À l’exception de la vulnérabilité structurelle, on retrouve le même schéma au Sénégal, mais avec une ampleur moindre. Les différences relevées entre les deux pays tiennent en grande partie à la structure et à la taille très différente des ménages en Ouganda et au Sénégal. Ainsi, suivant un schéma très courant, les hommes âgés sont souvent considérés comme les chefs de ménage et vivent avec d’autres adultes – comme en particulier une conjointe - qu’ils prennent en charge jusque très tard dans leur vie. Les femmes âgées sont plus facilement seules, ont leur confie volontiers des enfants, et si elles sont prises en charge, elles vivent souvent avec des parents relativement éloignés voire des non-apparentés.

Même lorsque son ménage comprend plusieurs adultes, la personne âgée est parfois la seule active, un phénomène qui s’atténue avec l’âge. La proportion de ménages où d’autres adultes sont actifs n’augmente pas pour autant avec l’âge. C’est la proportion de personnes âgées vivant dans des ménages sans adulte actif qui augmente, ainsi que la proportion de personnes âgées vivant au sein de ménages éloignés. Ainsi, on peut conclure qu’il n’y a pas de relais à la vulnérabilité : les individus passent d’un type de situation de vulnérabilité à un autre.

Le handicap est plus fréquent chez les personnes âgées en situation de vulnérabilité que chez les autres, et particulièrement chez celles en situation de vulnérabilité structurelle, c’est-à-dire qui vivent seules ou qui ont plusieurs enfants à charge. Ce dernier élément va dans le sens d’un abandon des personnes âgées en situation difficile, plus que d’un resserrement familial autour d’elles. L’érosion des systèmes de soutien familial, documentée dans d’autres pays (par exemple Aboderin, 2004 ; Van der Geest, 2002), serait-elle en train de toucher l’Ouganda ? Cela ne semble par contre pas être encore le cas au Sénégal.

Ces résultats montrent l’importance du développement à travers le pays d’un soutien social à l’égard des personnes âgées qui pourrait être promu par l’État, et également la nécessité d’aller plus loin dans la compréhension des relations inter générationnelles autour des personnes âgées pour pouvoir cibler à travers des politiques publiques adaptées les situations réelles de précarité.

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[1] Selon UNDP, les taux de pauvreté sont toujours aux environs de 30 % aujourd’hui en Ouganda.

[2] La prévalence du VIH stagne au-dessus de 6 %. La première cause de mortalité, le paludisme, reste aussi présent. Un système de santé à deux vitesses s’est mis en place, les riches pouvant payer les meilleurs soins, les pauvres n’ayant parfois même pas accès aux médicaments censés être gratuits. (OMS, 2010).

[3] La méthodologie adoptée ici a été développée dans un premier temps sur l’Ouganda (Golaz, 2011).

[4] Pour le Buganda, Nahemow, citée par Seeley et al., 2009 ; pour l’Est du pays, voir par exemple Whyte et Whyte, 2004

[5] D’après l’Enquête Sénégalaise auprès des Ménages (ESAM III) conduite par l’ANSD.

VIEILLISSEMENT DE LA POPULATION DANS LES PAYS DU SUD

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