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Quelle politique de la vieillesse au Maroc et quels enjeux ?

Approche genrée

Fouzia RHISSASSI, Chaire Unesco « La femme et ses droits », Université Ibn-Tofail, Kenitra, Maroc.

Cette communication portera sur les points suivants :

  • Le premier portera sur un état des lieux de la recherche au Maroc.
  • Le deuxième s’attachera à examiner la politique de la vieillesse et les innovations en la matière ces dernières années.
  • Le troisième examinera les représentations socioculturelles attachées à la vieillesse, en analysant comment elles ont évolué et examinant enfin comment se trouvent mis en forme les rapports entre générations.
  • Le quatrième traitera de certains défis à relever et de concepts féconds et prometteurs, ouvrant la voie pour de futures recherches et investigations au Maroc

Avant d’examiner la problématique de la femme et de la vieillesse, il me semble opportun de commencer par des considérations générales.

De prime abord, il faut souligner le fait que le présent travail de recherche s’inscrit dans le cadre général de la promotion des droits des femmes, et de l’ensemble des travaux et des écrits portant sur la femme. Cette somme de connaissances construit indéniablement une certaine image des femmes et façonne des représentations positives ou négatives qui restent difficiles à dépasser ou à transcender.

Je voudrais dans cette intervention insister particulièrement sur le couple femme/recherche scientifique. En effet, ma formation de littéraire, mes responsabilités d’enseignante, de coordinatrice de la première Unité de Formation et de Recherche sur les femmes/Études Féminines : Approches Interdisciplinaires, et de co-titulaire de la Chaire UNESCO/La Femme et ses Droits, m’ont amené depuis quelques années à réfléchir sur la place qu’occupe la femme tous âges confondus et au rôle que doit jouer la recherche au Maroc.

Je ne prétendrais pas apporter des solutions aux problèmes de la recherche scienti¬fique. Je souhaite simplement poser une problématique et situer quelques angles d’approche.

Il faut souligner qu’aujourd’hui tout le monde mesure bien que les enjeux pour le Maroc tournent autour de la recherche scientifique et surtout de la recherche/action. Nous savons bien que l’équation recherche-enseignement n’a jamais été aussi importante et qu’elle est relativement récente. En effet, c’est en 1995 que fut créé le Ministère de l’Enseignement Supérieur, de la Formation Professionnelle et de la Recherche Scientifique. Il est évident que la recherche scientifique est maintenant reconnue comme étant à la base de l’enseignement supérieur.

On a souvent lu et entendu qu’un enseignement supérieur n’a de sens que s’il se nourrit en permanence par une recherche. De la même façon, il est clair qu’une activité de recherche ne peut se développer que si elle est nichée dans un contexte d’enseignement qui soit favorable. Ce n’est pas ici le lieu de développer ce thème.

Au Maroc, les chercheur-e-s se sont peu ou pas intéressé-e-s à ce concept de la vieillesse. Le thème du vieillissement est peu ou pas étudié au Maroc. Bref, cette absence même de l’histoire écrite témoigne de son émergence comme problème socioculturel. En effet, le vieillissement pourrait être très utilement soumis, comme un thème de recherche, à la considération des universités marocaines, des instituts nationaux et internationaux de recherche et aux grandes fondations vouées au bien public.

La situation de la recherche dans d’autres pays arabes n’est pas plus enviable. En outre, même les chercheurs et plus particulièrement les sociologues en Europe et dans le monde anglo-saxon ne sont intéressés que tardivement à la vieillesse. L’âge était secondaire ou périphérique par rapport à toutes les préoccupations de la recherche en sociologie. D’une manière générale, les individus étaient définis d’abord par leur appartenance sociale et l’âge était considéré comme secondaire. Ainsi, en délimitant son territoire aux conséquences des révolutions industrielle et démocratique vers la fin du XVIIIe siècle, la sociologie a négligé cette dimension en rappelant que tout catégorie fondée sur l’âge ne peut occulter les différences sociales.

Depuis sa création, la chaire UNESCO/La Femme et ses Droits a initié, une série de colloques et de journées d’études. En effet, conscients de l’intérêt que représente le thème du vieillissement, et très soucieux de promouvoir la recherche dans ce domaine, les membres de la Chaire invitent régulièrement des chercheur-e-s à venir parler des différents aspects de la vieillesse, dans l’espoir d’attirer la curiosité de la communauté scientifique sur un très vaste domaine de recherche qui reste vierge, et de sensibiliser les décideurs à cette problématique. Notons que l’approche Gender/genre et la pluridisciplinarité sont les fils conducteurs de tous travaux de recherche/action de la chaire en matière de vieillissement/vieillesse [1]. Par ailleurs, les membres de la Chaire organisent chaque année des rencontres interdisciplinaires sur la vieillesse. La dernière rencontre (1er Octobre 2011) a mis en exergue les tâches qui incombent aux autorités locales en matière de personnes âgé Ces journées d’études sur les personnes âgées ont pour ambition de soulever quelques question pertinentes à savoir : Quelle est la situation des femmes ? Quelle est leur place dans leurs sociétés ? Comment répondre à leurs besoins ? Quelles sont les infrastructures à développer ? Etc.

Conformément à la tradition scientifique instaurée par cette instance académique, les réflexions sur la vieillesse sont axées sur la place que l’on accorde aux nouvelles catégorisations comme le troisième âge, le quatrième âge ou les seniors, etc. L’influence des différences psychologiques et sociales chez les personnes âgées qui vivent dans des cultures différentes ont été mises en évidence et passionnément discutées. La situation économique des femmes âgées, l’insécurité financière, la charge que la population âgée représente et représentera pour la population active, tous ces points furent l’objet de discussions approfondies au cours de ces rencontres. Les journées d’études se sont clôturées par des recommandations notamment celle d’introduire des cours transdisciplinaires sur les personnes âgées dans le cursus marocain. Le premier pas dans ce sens est l’introduction d’un cours sur le vieillissement à la Faculté des Lettres et des Sciences Humaines, Université Ibn-Tofail à Kenitra.

Récemment, la vieillesse et le processus du vieillissement sont devenus des objets d’étude et ont retenu l’attention de plusieurs sociologues pour plusieurs raisons. 1- les centres de préoccupation de la sociologie se sont élargis et se sont diversifiés. 2- La visibilité croissante des personnes âgées a conduit vers plusieurs demandes de reconnaissance tout en attirant l’attention des politiques publiques. 3- L’idée d’une société articulée et structurée en classes sociales a subi une transformation dans la mesure ou l’appartenance sociale n’est plus la seule caractéristique individuelle qui mérite d’être prise en considération. Ceci a permis à la sociologie de s’ouvrir sur des études pluridisciplinaires et microscopiques du vieillissement des individus.

Il existe aujourd’hui un riche corpus de connaissances sur la vieillesse qui a balisé le champ en le dotant de grilles d’analyses et des concepts féconds et prometteurs, ouvrant la voie pour de futures recherches et investigations.

En décidant d’un âge pour définir le début de la vieillesse, on isole la population âgée dans un monde à part en l’homogénéisant. Cette démarche conduit les personnes âgées à la perte de toute identité personnelle. Dans ce cas, elles sont victimes de ce que les chercheurs Anglo-saxons qualifient d’âgisme6, c’est-à-dire l’ensemble des préjugés reposant sur l’âge. En effet, l’âgisme, tout comme le sexisme ou le racisme est générateur de dévaluation et d’exclusion.

Les différences crées sur la base de l’âge sont pour certains chercheurs comparables à celles qui s’appuient sur le genre, la classe sociale ou la couleur de la peau. Ces différences reposent sur un double processus de différenciation et de domination caractéristique des inégalités sociales, et se manifestent à travers l’organisation et la représentation sociales. Ainsi les personnes apprennent à faire la différence entre jeunes et vieux/vieilles en utilisant de nombreux vecteurs.

L’assemblée générale des Nations Unies a proclamé le 1er octobre journée internationale pour les personnes âgées par sa résolution, 45/106 du 14 décembre 1990. Cette décision s’inscrit dans le cadre des initiatives onusiennes telles que le plan d’action international sur le vieillissement, adopté en 1982 par l’assemblée mondiale sur le vieillissement et approuvée par l’assemblée générale la même année.

Au Maroc, la politique de la vieillesse est une création récente, et la dénomination elle-même apparaît en Avril 2002, dans le rapport national sur le vieillissement par le Ministre de l’Emploi, de la formation professionnelle, du Développement social et de la Solidarité [2].

Il faut rappeler que ce plan d’action national pour la protection des personnes âgées, se base sur les principaux éléments contenus aussi bien dans la stratégie d’action internationale sur le vieillissement et dans le plan d’action arabe des personnes âgées que dans ses références nationales puisées dans les fondements religieux, civilisationnel et dans les spécificités socioculturelles du Maroc. Il y a lieu de mentionner que l’approche genre est occultée dans ce rapport. D’emblé, nous pouvons dire que si les recommandations de ce rapport n’ont été suivies qu’avec retard et de façon partielle, son apport positif a consisté à instaurer et à légitimer une nouvelle conception de la vieillesse. Ainsi, les pouvoirs publics commencent à qualifier de politique de la vieillesse un éventail de mesures.

L’État Marocain soucieux de jouer un rôle modernisateur et de construire l’état de droit a imposé ce nouvel enjeu. Une étape importante de cette entreprise a été l’élaboration d’une Stratégie Nationale pour les Personnes Agées (2009) par le Ministère du Développement Social, de la Famille et de la Solidarité. Cette stratégie marque une date dans l’évolution des idées et dans la prise de conscience des divers problèmes que pose la conjonction du vieillissement démographique, et a permis la diffusion de l’expression « Politique de la vieillesse » en lui donnant droit de cité. Selon la ministre, Madame Nouzha Skalli, cette stratégie vise à prévenir la pauvreté et l’exclusion, à autonomiser les personnes âgées et à développer des centres sanitaires pour leur prise en charge. Elle explique que cette stratégie impliquera de nombreux acteurs, notamment des services ministériels, des structures d’assistance sociale, le secteur privé, des organisations caritatives et les collectivités locales. Le 1er octobre 2010, le Ministère mentionné ci-dessus a signé des accords avec plusieurs organismes caritatifs pour une valeur d’environ 2 millions de dirhams (178 000 euros), destinés à mettre en place des structures de soutien dans plusieurs villes et grandes villes du Maroc, notamment El Jadida, Rabat, Marrakech, Ait Ourir, Inezgane, Sidi Kacem et Casablanca. D’autres initiatives portent sur la formation des personnels et des campagnes de sensibilisation destinées à promouvoir un style de vie sain et à encourager la solidarité entre les générations.

Il est à noter qu’à l’origine de cette prise de conscience du vieillissement de la population l’existence de maisons de bienfaisance dans la majorité des villes marocaines. Un rapport de l’Entraide Nationale publié en janvier 2005 montre que la vieillesse est en passe de devenir un « drame national ». Les personnes âgées constituent 5% des 46 000 pensionnaires des associations de bienfaisance et 9% dans les centres urbains. Ces chiffres ne reflètent cependant que la partie visible de l’iceberg. On ignore combien d’entre eux vivent dans la rue. Seule certitude, la tendance s’est inscrite à la hausse depuis la fin des années 90. Éclatement de la cellule familiale, changement des habitudes sociales, hausse du coût de la vie, défaillance des systèmes de prévoyance sociale, accentuation des mouvements d’exode, etc. Il y autant de paramètres pour expliquer le phénomène qu’il y a de vieillard-e-s dans des hospices. Dans le milieu rural, la solidarité familiale est encore une valeur très forte. On n’osera jamais mettre un proche à la rue. Mais dans les centres urbains, la situation est plutôt inquiétante d’autant plus que la pyramide des âges s’élargit d’année en année.

En 2014, 9% de la population marocaine aura plus de 60 ans. Ce taux était de 5% seulement en 1985 [3].

A vrai dire, il a fallu longtemps pour faire admettre aux responsables politiques que le vieillissement est une tendance à prendre sérieusement en considération dans la mesure où elle redéfinit les rapports productifs de soutien et d’assistance entre générations.

Il importe de rappeler que feu Hassan II a toujours fait fi à toutes les recommandations onusiennes et celles de l’OMS (Organisation mondiale de la santé) en disant « le jour où l’on ouvrira la première maison de retraite au Maroc, notre société sera en voie de disparition ». Il a même été jusqu’à jurer en conférence de presse que si une institution de cette nature venait à être construite au Maroc, il y mettrait le feu lui-même. A dater de ce jour, les quelques maisons de retraite que comptait le pays, et qui dataient du protectorat, ont été transformées en maisons/jardins de bienfaisance. Dans le fond, ce changement d’appellation n’a fait que maquiller la réalité, voire l’aggraver.

Après la déclaration de feu Hassan II, la lucidité s’impose. Les valeurs culturelles, dont s’était armé le « roi père » pour justifier son refus, ne font plus le poids face à la contrainte économique.

Au Maroc, le diagnostic général de la situation des personnes âgées invite à une prise de conscience évolutive vers le dépassement du discours démographique qui ne cesse d’insister sur le poids de la catégorie des jeunes dans la pyramide des âges aux dépens des personnes âgées. Le Haut Commissariat au Plan (HCP) souligne l’urgence qu’il y a à mettre en oeuvre une politique pour faciliter la transition vers une société vieillissante où plusieurs générations cohabitent, chacune ayant la place qui lui revient. En 2008, à l’occasion de la journée mondiale des personnes âgées le HCP a présenté les résultats de l’enquête nationale sur les personnes âgées au Maroc. L’étude montre le faible rôle joué par les institutions sociales, même si la population du Maroc a tendance à vieillir.

L’étude révèle aussi un manque de moyens, 62,8 pour cent des femmes et 55,1 pour cent des hommes présentent des problèmes de santé et n’ont pas accès à un suivi médical. De plus, 86,7 pour cent des personnes âgées ne disposent d’aucune assurance maladie ; 77,6 pour cent dans les zones urbaines et 96,8 pour cent dans les régions rurales. L’étude fait également apparaître le manque de couverture d’un système de retraite, où seuls 16,1 pour cent des Marocains âgés de 60 et plus bénéficient d’une retraite. Seuls 3 pour cent des femmes perçoivent une retraite, contre 30,4 pour cent des hommes.

Les personnes âgées sont de plus désavantagées par les faibles taux d’alphabétisation : 83 pour cent ne savent ni lire ni écrire. Les femmes représentent plus de la moitié (52,2 pour cent) de la population âgée. La majorité des personnes du troisième âge (52,4 pour cent) vivent dans des zones urbaines et ont une moyenne d’âge de 70,5 ans. Selon le HCP, la population âgée devrait passer de 8 pour cent de la population totale en 2006 à 15,9 pour cent en 2030. En d’autres termes, leur nombre passera de 2,4 millions à 5,8 millions, soit une augmentation de 3,4 pour cent par an. Heureusement, la tradition familiale est encore fortement présente au Maroc dans la mesure où 77,5 pour cent des personnes âgées du pays bénéficient d’une aide matérielle de leurs proches, en particulier de leurs enfants. Mais 46,9 pour cent des personnes interrogées font office de fournisseurs d’assistance pour les membres de leur famille ou leur apportent d’autres formes d’aide [4].

Les familles ont tendance à se dissoudre, au point de négliger les parents âgés. Autrefois, la famille était nombreuse et la personne âgée pouvait ainsi trouver ses repères auprès de ses proches. Depuis quelques années, on note que les jeunes s’occupent avant tout de leurs carrières, croyant que le soutien à leurs parents repose seulement sur l’aspect pécuniaire. C’était auparavant les femmes qui s’occupaient des parents âgés, car elles restaient à la maison. Maintenant, ce sont les personnes âgées qui restent seules à la maison vu que les femmes travaillent, une situation accentuée par l’absence d’infrastructures pour cette population.

C’est en faveur des personnes seules et démunies, des femmes en situation de précarité et d’exclusion que se développa, par touches successives, non pas une politique de la vieillesse, mais un ensemble d’actions charitables. Dans bien des cas, les responsables des hospices et des maisons de bienfaisance confondent les vieillardes sans ressources avec toutes les incapables de travailler, et toutes celles que l’âge, l’infirmité ou la maladie rendent incapables de pourvoir à leurs besoins.

II n’y eut donc pas, jusqu’au début des années 90, de politique de la vieillesse, mais, tout au plus, un réseau de plus en plus serré et, finalement, géré ou surveillé par l’État, d’institutions relevant de l’assistance et de la charité, les maisons de bienfaisance.

Dans le domaine des personnes âgées, des maisons de bienfaisance existent un peu partout au Maroc qui assurent des services gratuits concernant l’alimentation et l’hygiène et qui bénéficient également de quelques prestations offertes par des médecins bénévoles. Citons la maison de Kenitra qui a fait l’objet d’une publication [5]. Les maisons de Ain Atiq, Chaouen,Tetouan sont en cours d’étude. Malgré les efforts déployés, celles-ci soulèvent quelques angoisses et quelques inquiétudes pour tout un chacun qui pense à la construction d’un état de droit. Pour en préciser la nature et en marquer les limites, il convient de faire état, d’emblée de quelques remarques préliminaires.

La première de ces observations serait dans cet hospice de Ain Atiq (à 10 kilomètres de Rabat) où se trouvent confusément mêlées cinq types de population.

  1. Les femmes âgées qui nécessitent des soins médicaux constants.
  2. Les personnes handicapées physiquement abandonnées par leurs enfants et leurs familles.
  3. Les personnes qui après guérison d’une maladie aiguë sont envoyées dans ces institutions afin de désencombrer les hôpitaux où se trouve une population démunie.
  4. Les femmes veuves relativement en bonne santé, mais démunies et qui ne peuvent plus trouver leur situation sociale antérieure à cause de la dégradation de leur environnement (revenus, habitat, famille, etc.).
  5. Les femmes jeunes et présentant des troubles mentaux. La maison de Ain Atiq met crûment le caractère précaire, voire tragique, de 130 femmes enfermées dans une chambre et assises sur des matelas en éponge. La maladie de ces femmes mène à une totale dépendance. Elles perdent petit à petit leurs facultés intellectuelles et leurs capacités à accomplir les tâches quotidiennes les plus simples.

Les personnes atteintes de démence perturbent souvent leur entourage par un comportement dérangeant. Elles ont de la peine à exprimer leurs désirs, leurs sentiments et leurs réactions en paroles. Par moments, elles sont très désorientées dans le temps dans l’espace. Ces problèmes de comportement, ainsi que l’évolution de leur hmak, leur folie, exigent de nous de les enfermer, me dit un responsable. A ma question relative à la maladie d’Alzheimer, la forme la plus commune des démences séniles, la réponse du monsieur était : Ces femmes sont raibat, ce qui veut dire qu’elles ont perdu leurs facultés mentales. L’augmentation particulièrement importante du nombre des personnes atteintes de maladies mentales appelle une attention spéciale car c’est ce groupe de personnes âgées qui est souvent le plus vulnérable et le moins apte à protéger ses droits.

A Ain Atiq, certaines femmes tiennent le même discours : « On est la parce que les temps ont changé. La vie est plus chère, les appartements sont plus petits, les enfants occupés par le quotidien. Alors, on se tient compagnie… en attendant. Et puis, au moins, on n’a pas à « tendre la main ». « Mon mari m’a mise à la porte pour épouser une femme plus jeune que moi. Ça ne faisait pas sept ans qu’on s’était mariés. Il avait des enfants de son premier mariage et c’est moi qui les ai élevés. Mais aucun d’eux n’a pris ma défense quand mon mari a voulu divorcer. Je me suis retrouvée à mendier ».

De plus en plus souvent, ce sont les enfants eux-mêmes qui les amènent ici, parce qu’ils n’ont pas les moyens de s’en occuper ou parce que leurs épouses refusent de le faire et les maltraitent ou simplement les mamans sont devenues hommak/séniles. « Bien sûr », me dit le responsable, « on essaie de les en dissuader, mais ça ne marche que rarement. Tous les ans, des dizaines d’autres transitent par cette institution. On essaie de s’arranger comme on peut, avec les moyens du bord. On ne peut pas les jeter à la rue. Il n’y a pas de maison de retraite au Maroc », explique simplement le directeur de l’institution.

L’évaluation de la maltraitance envers les personnes âgées est difficile à effectuer faute de données. La maltraitance envers les personnes âgées et handicapées apparaît de plus en plus au grand jour, un tabou semble être levé. Une émission de télévision (2 M) a révélé l’existence d’une ONG Qui s’occupe de la maltraitance des personnes âgées. 72 % des appels proviennent de femmes qui évoquent notamment la maltraitance à domicile. Les victimes sont des femmes très âgées de 76 à 90 ans. Les personnes en situation de handicap ou toute sorte de dépendance téléphonent pour se plaindre de brimades, injures et non reconnaissance de leur handicap.

La notion de dépendance suscite une floraison de discours alarmistes. A l’instar d’autres pays, le développement au Maroc doit, à mon avis, trouver sa source dans un processus de réflexion axé sur des concepts comme la dépendance. Ces concepts ne peuvent que nous interpeller quand on constate leurs représentations dominantes et simplificatrices. En tout cas, il est aisé de déceler des processus de dépendance, d’interdépendance et d’autonomie que le développement psychologique met en jeu. Le moment où une personne devient dépendante varie en fonction de la biologie, mais, aussi, du cumul des événements socio-culturels. Souvent les choix antérieurs et actuels, du monde de vie, l’état de santé physique et mentale jouent un rôle décisif. En tout état de cause, la dépendance fait partie d’un vieillissement réussi. C’est, à certains égards, ce qui ressort d’une lecture des écrits que M.M. Baltes a consacré à ce sujet dans The Many Faces of Dependency in old Age. Pour mieux comprendre l’importance de cet concept, il convient de renvoyer les lecteurs/lectrices à cette étude ou l’auteur Baltes souligne les différentes manières dont les individus affrontent la dépendance vis à vis d’autrui [6]. Toujours, d’après, Baltes certaines personnes âgées s’adaptent avec succès aux pertes fonctionnelles et recourent à plusieurs stratégies pour maximiser les fonctions restantes. Elles savent comment se faire aider pour certaines activités pour pouvoir maintenir d’autres activités considérées plus importantes et plus valorisantes. A vrai dire, elles choisissent la dépendance pour réussir leur vieillissement.

En étiquetant ces femmes comme sujets dépendants, et en définissant de façon réductrice leurs besoins à partir du degré de dépendance pour les activités quotidiennes, il est sûr que l’on corrobore des conceptions réductrices et négatives de la vieillesse. Cette approche est à priori contradictoire, étant donné l’association du vieillissement à l’idée du déclin et de perte, alors que la vieillesse et même la dépendance impliquent gains et résultats positifs. Plusieurs études montrent que la dépendance qui consiste à effectuer certaines tâches n’est pas seulement négative et qu’elle peut être choisie pour maintenir l’accomplissement d’activités plus valorisantes. A cet égard, il convient de relever l’étude aussi poussée que nuancée que la dépendance est

« …un construit psychologique sous-tendu par des besoins de base de l’être humain, et constitue une composante essentielle du lien entre les personnes d’une même génération et entre les générations et donc de la société toute entière » [7].

Les malades âgées sont souvent hospitalisées plus longtemps qu’il est nécessaire. Ces séjours prolongés, très appréciés par les malades car l’hôpital les prend en charge (nourriture, eau et électricité), s’expliquent par le fait que ces établissements ne sont pas équipés pour s’occuper de leur transfert dans le secteur social ou de leur orientation ultérieure.

Pour rendre compte de l’émergence de la dépendance comme un important risque social, il est impératif de prendre du recul historique et d’y déceler une conséquence des transformations de l’hôpital. A l’instar de la France, au Maroc la vocation médicale des hôpitaux s’est progressivement imposée au détriment de la fonction d’hébergement des pauvres qu’ils avaient à l’origine. Ils se sont ainsi dissociés des hospices. Cette nouvelle orientation des hôpitaux met les personnes âgées indigentes dans une situation périlleuse.

Cette dernière observation invite à une réflexion critique qui concerne précisément la santé des personnes âgées dans le Maroc d’aujourd’hui. Nombre de personnes dont l’état de santé nécessite une prise en charge et des soins qualifiés sont rejetés des hôpitaux. Ce rejet va de pair avec une perception négative de la vieillesse. Par conséquent, les soins de nursing se sont trouvés, d’une certaine manière, externalisés vers les structures d’hébergement pour personnes âgées qui n’ont pas de sections de cure médicale ou vers le domicile.

Il n’est pas dans mon intention d’ouvrir ici un débat sur les querelles de frontières que mènent les ministères et différents acteurs institutionnels qui devraient s’intéresser à cette population. Il suffit de noter une espèce de jeu de ping-pong auquel se livrent ces acteurs en s’accusant mutuellement et en reportant sur autrui la charge des personnes nécessitant des soins. A titre d’exemples, certaines familles dont les ressources sont insuffisantes se débarrassent de leurs parents en ayant recours à l’hospitalisation ; de leur côté, les hôpitaux placent dans des hospices les personnes qui leur ont été confiées.

Embrassée d’un regard, la salle commune des femmes permet l’exercice d’un réseau hiérarchisé de vigilance assurant sécurité et contrôle, l’une légitimant l’autre. Tout laisse à croire, en définitive, que ces laissez pour compte trouvent là une forme de sociabilité et la permanence d’un spectacle qui reste leur seule distraction.

A première vue, la maison correspond à la définition Foucauldienne des pratiques disciplinaires. Il s’agit pour reprendre les termes de Foucault, « d’établir des présences et des absences, de savoir où et comment retrouver les individus…, d’instaurer les communications utiles, d’interrompre les autres, de pouvoir à chaque instant surveiller la conduite de chacun ».

Le travail et les pratiques hygiénistes, en effet, témoignent aussi de l’assujettissement du corps. Ce dernier, porteur des stigmates de l’âge est mis à nu – la promiscuité des lits et l’inexistence de paravents ou autre équipements sanitaires font que le corps est lavé et traité aux yeux de toutes.

Les entretiens que j’ai eus avec certaines femmes m’ont permis de constater que toutes les manifestations de désir et de vitalité humaine, qu’elles s’expriment par le corps ou par la parole sont fortement refoulées. La nourriture, dans ce contexte particulier, est considérée comme l’unique plaisir « C’est réellement un plaisir de les voir manger » m’a dit une femme de ménage. En assurant le plaisir de boire, et de manger, la maison remplit, selon certaines, sa fonction. Plus profondément les tâches d’entretien s’inscrivent dans un processus d’infanti-lisation des personnes âgées.

Les sources des représentations de la vieillesse sont multiples et variées. Une représentation particulière a retenu notre attention : la vieillesse folle ou démente. Cette dernière apparaît très souvent dans les discours et les représentations courantes .Les commentaires dont le personnel administratif assortit ses observations laissent croire que les problèmes et les défaillances mentales sont les caractéristiques des personnes âgées. Aux yeux de certaines femmes ces pertes mentales annoncent la mort. Et de préciser que la vieillesse est te toute façon une décadence collective.

A l’arrière-plan de tels propos et quels que soit les clauses de style et les artifices utilisés pour en atténuer la virulence, il est aisé de déceler que ces arguments installent durablement à l’esprit l’idée que la vieillesse et la mort sont interchangeables.

Forts instructifs sont à cet égard les propos tenus sur les femmes qui veulent garder une certaine coquetterie en se maquillant et en portant des vêtements gais et colorés. Ces personnes se trouvent régulièrement condamnées et ridiculisées par le personnel encadrant. On remarque l’absence de discours valorisants à propos des femmes qui veulent conjuguer la vieillesse et la séduction. On notera que le discours de certaines personnes persiste à voir dans ces comportements une menace à la morale islamique. On revient sur des visions réfractaires à la modernité et au développement, des visions caricaturales de cette catégorie de la population, a des discours assénés et de plus schématisés à l’excès par des personnes qui manquent de formation.

Il est toutefois significatif de constater que ce sont les femmes qui semblent payer le prix fort de ces attitudes. Les remarques concernant les personnes âgées qui mettent du khoul’ (maquillage des yeux avec une poudre noire) dans les yeux se partagent entre remarques négatives ou remarques nuancées : le maquillage fait d’elles des « femmes inconve-nantes » ; « elles sont en connivence avec les pensionnaires hommes ».

En effet, il y a une profonde frustration dans l’expérience de la vie en institution chez les femmes en bonne santé et mobiles. Leur désir de plaire demeure dans l’imaginaire collectif lié à la sexualité et, donc, à la perversion. Les dictons et les proverbes jettent une lumière directe sur le fait que les vieilles/Les charfates(en arabe) doivent prendre leur retraite de tout et se retrancher pour vivre leurs dernières années en chasteté. Passé un certain âge, la beauté n’est plus à prendre en considération. Le vieillissement du corps est perçu comme une fatalité : La femme charfa/vieille ne peut nullement masquer son vieillissement. Ne dit-on pas qu’elle ne peut rajeunir du visage même si elle le frotte avec l’alfa (wjih charfa ma yakhfa walaou thikkou belhalfa). « Il y a un temps pour tout. Il faut savoir s’arrêter à temps ». « A cet âge, c’est du vice ». « Le corps a trop subi les outrages du temps ; elle est folle de croire q’elle est encore jeune… C’est de l’indécence ». Combien de fois avons-nous entendu ces phrases ? Dans ce cas, il est facile de penser que les femmes âgées, diminuées physiquement, ou du moins pas au mieux de leur forme, n’ont pas droit à une sexualité épanouie.

Des entretiens réalisés auprès de 20 femmes du Centre Ain Atiq donnent à voir que le désir, l’amour, la sexualité sont incompatibles avec la vieillesse et qu’ils ne sont associés qu’à la jeunesse. Cependant, 15 femmes ont essayé de me faire comprendre, en me chuchotant parfois à l’oreille, qu’il n’y a pas de raison biologique pour que la sexualité ne soit pas au grand âge la continuation de celle de l’adulte. Il est clair que c’est l’environnement socio¬culturel qui exerce la plus grande influence sur la sexualité des femmes âgées.

Toujours est-il que le besoin d’une vie sexuelle gagne du terrain, et que la corrélation entre la mauvaise santé et la mauvaise sexualité est mise en doute par les personnes enquêtées.

On entend souvent dire que les services manquent de personnel spécialisé. Ne sommes-nous pas devant un faux débat ? Ce qui est crucial, c’est la compétence à tous les niveaux soutenue par un personnel bien formé et varié.

La politique de la vieillesse devrait être de permettre à la personne âgée de rester le plus longtemps possible au sein de la famille. Diverses expériences et enquêtes soulignent la valeur psychologique de l’attachement à un cadre familier, ou au foyer, fût-il misérable. Les médecins marocains, constatent une plus grande rapidité dans la convalescence des personnes âgées selon que la malade rentre chez elle ou reste à l’hôpital. Besoin essentiel pour l’être humain, le logement revêt une importance affective parce que, plus qu’un toit, il est le cadre presque permanent de la vie, pour ne pas dire le monde même de ces personnes pour lesquelles un départ signifie un arrachement.

Opérant en liaison avec plusieurs types d’aide, l’aide médicale est indispensable en raison de la fragilité physique et mentale des femmes âgées. Cette aide peut revêtir deux formes : le service de soin à domicile et l’hospitalisation à domicile. On remarque immédia-tement le rôle conjoint que peuvent jouer l’aide ménagère et l’aide sanitaire, sous la supervision du service social compétent. Un tel service permettrait le traitement sans hospitalisation de maladies qui demandent soit une présence temporaire (garde) soit des visites régulières (prélèvements, piqûres, etc.).

Si les personnes âgées physiquement autonomes sont souvent assimilées à des membres ordinaires de la société, celles dont l’autonomie est réduite ont besoin de soins pour éviter d’être marginalisées. Tout devrait être tente pour préserver la part d’autonomie qui reste à ces individus, tout faire pour leur permettre de rester aussi longtemps que possible dans leur environnement familial, et remplacer l’institutionnalisation par des soins à domicile ou autres former de services de soins ambulatoires et les assister dans leurs activités quotidiennes grâce à une organisation communautaire appropriée et des prestations de sécurité sociale adéquates.

Il importe d’attirer l’attention sur le fait que l’assistance fournie par la famille est l’un des facteurs les plus importants pour la prestation des soins de longue durée. Il ressort que l’on pourrait envisager l’adoption de certaines mesures dans le cadre des politiques de l’emploi, afin de permettre à ceux et à celles qui le souhaitent la possibilité de s’occuper de leurs parents âgées. Dans le cadre de la politique générale de maintien à domicile des personnes âgées de nouvelles options doivent être définies dans le domaine spécifique de l’assistance et des soins médicaux. Les objectifs sont d’ajourner, d’écourter, permettant de maintenir, ou de faire recouvrer un état de santé à même de promouvoir l’autonomie requise par la vie à domicile. Le Maroc a besoin d’une politique sanitaire intégrée au mode de vie qu’il veut préserver. Cette politique doit mettre l’accent sur la prévention et la réadaptation.

L’accès aux loisirs et le recours à de nouvelles pratiques dans les institutions pour personne âgées a leur source de légitimité, en tant qu’intervention sur la santé. Cependant, cette prise en charge ne devrait pas être perçue comme une pathologisation de la vieillesse.

La poussée des jeunes tend même à l’élimination de ceux qui ont assez vécu et ne représentent pour eux que gêne et obstacle, alors qu’en revanche le développement général de l’humanitarisme implique une solidarité des forts avec les faibles et des moyens pour assurer une fin de vie décente à ceux qui ne peuvent plus contribuer par leur travail à l’activité de la nation, en cherchant en même temps les moyens de prolonger encore la durée de leur vie. Dans ces conditions, l’intérêt général exige la prolongation d’une activité utile pour toutes les personnes qui en sont encore capables, mais sans pourtant nuire aux intérêts des jeunes.

En ce qui concerne, les personnes âgées, le rôle de la société est de leur permettre d’exprimer leurs souhaits et volonté. On perçoit aussi l’importance des échanges entre générations et leurs variations au cours du temps. Ces interdépendances sont le fait même de toute société humaine et la dépendance ne doit plus être réduite à la vision médicale des besoins d’un tiers pour les activités quotidiennes. Chaque génération de femmes marocaines apporte sa contribution en transmettant un matrimoine/un patrimoine culturels faisant d’elle une source d’identité pour les générations des plus jeunes et contribua à la cohésion sociale. Encore faut-il étudier ce matrimoine et l’enseigner tous niveaux éducationnels compris. Faire face à un tel défi n’est pas possible sans une recherche scientifique pluridisciplinaire.

D’autre part, une aide aux personnes âgées devra exister et se généraliser, dans des centres qui pourront donner des conseils à celles que la cessation d’une activité laisse désemparées. Si le Maroc se préoccupe à juste titre de l’orientation scolaire, universitaire et professionnelle, et il me semble nécessaire d’avoir des structures de réorientation des individus âgées, en fonction de leur caractère, de leurs intérêts, de leurs goûts et de leurs possibilités personnelles et socio-économiques.

La mobilisation citoyenne des personnes âgées, jointe à celle de toutes/tous des militant-e-s des droits humains et contre toute forme de discrimination, notamment celles qui reposent sur l’âge, peut déboucher sur l’obtention de nouveaux droits. Elle va permettre de faire des femmes âgées des citoyennes comme les autres et non des personnes définies essentiellement par leur âge.

Certes, prolonger la durée de vie est un noble objectif, mais à condition que la vie prolongée devienne réellement vivable, à condition que nous puissions arriver au terme inexorable de notre existence en gardant jusqu’au bout, la joie de vivre. Cette étude encore une fois, ne prétend pas une analyse en profondeur, parce qu’elle ne le peut pas dans l’état actuel des données disponibles. Mon but serait atteint si j’étais parvenue à donner aux lecteurs et aux lectrices quelques idées qui permettent de saisir l’importance du ‘vieillissement’ dans le développement durable et la construction d’un état de droit.

BIBLIOGRAPHIE

Baltes M.M.,1996, The Many Faces of Dependency in Old Age. Cambridge University Press.

Jacquet Isabelle, 2009, La vieillesse au Maroc. Les Éditions Belges Academia- Bruylant.

Rhissassi Fouzia, 2004, « La vieillesse des femmes pauvres : cas de la maison de bienfaisance de Kenitra » in Femmes et État de Droit. Dar Al Qalam.

Rhissassi Fouzia, 2003, « Le vieillissement des femmes au Maroc ». Bulletin n° 5 des Chaires UNESCO : Droits Humains Démocratie, Paix et Tolérance. Le centre des études de la Paix de l’Université Européenne Stadtschlaining. Autriche.

Rhissassi Fouzia, 2008, « La vieillesse au Maroc : L’autre regard » in Bien vieillir à Bruxelles : les rides de l’immigration. Actes du colloque du 19 septembre 2006. IkeBana Collection.

Rhissassi Fouzia, 2010, Les Droits culturels des personnes âgées, in Droits Culturels au Maroc et en Égypte. L’Organisation des Nations Unies pour l’Éducation, la Science et le Culture. Bureau Multipays de l’UNESCO à Rabat.

Sidell Moyra, 1997, “The Consequences of Women’s Greater Longevity” in Le Discours sur la Femme, coordonné par Fouzia Rhissassi. Publications de la Faculté des Lettres et des Sciences Humaines. Rabat. Série Colloques et Séminaires.

[1] Le discours sur la Femme, coordonné par Fouzia Rhissassi. Publications de la Faculté des Lettres et des Sciences Humaines – Rabat, Série : Colloques et Séminaires, n° 65, 1997.

[2] Le Rapport National sur le Vieillissement, Avril.2002.

[3] Les statistiques fournies par le Haut Commissariat au Plan lors de la journée d’étude organisée le 2 décembre 2008, au siège du HCP.

[4] Ibid, HCP.

[5] Fouzia Rhissassi « La vieillesse des femmes pauvres » dans Le Discours sur La femme. Publications de la Faculté des Lettres et des Sciences Humaines – Rabat, Série Colloques et Séminaires, n° 65, 1997.

[6] M.M. Baltes, The Many Faces of Dependency in old Age, Cambridge University Press, 1996.

[7] Ibid, p. 83.

VIEILLISSEMENT DE LA POPULATION DANS LES PAYS DU SUD

Famille, conditions de vie, solidarités publiques et privées... État des lieux et perspectives

ACTES DU COLLOQUE INTERNATIONAL DE MEKNÈS

Maroc 17-19 mars 2011