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Le vieillissement du Nord au Sud. Entre continuités et discordances

Michel LORIAUX, Professeur émérite, Université Catholique de Louvain-La-Neuve, Belgique

Le vieillissement démographique : une révélation occidentale

Le vieillissement est un sujet qui peut se décliner de multiples façons, à commencer par la distinction fondamentale entre le vieillissement individuel, celui qui nous fait peur à tous, surtout lorsque nous avons pris conscience de notre avancée en âge, et le vieillissement collectif, qui n’est pas seulement la sommation de tous les vieillissements individuels, mais qui est aussi une caractéristique attachée aux groupes et aux sociétés humaines. Et sous cet intitulé, il faudrait encore distinguer le vieillissement démographique, celui des populations par rapport au vieillissement sociétal qui englobe le vieillissement démographique.

Ceci peut paraître évident, voire même trivial, mais en réalité c’est une distinction qui est souvent mal comprise et qui peut être à l’origine de beaucoup de malentendus. Et c’est d’ailleurs bien ce qui s’est produit historiquement. Alors que le vieillissement, au sens physiologique ou biologique du terme, existe depuis toujours, chez nos ancêtres préhistoriques comme chez nos contemporains, on sait que le vieillissement démographique est pour sa part une révélation des temps modernes, et plus spécialement de la révolution (transition) démographique occidentale depuis la fin du XIXème siècle.

Ceux d’entre vous qui sont démographes savent certainement que l’invention du concept de vieillissement démographique a été l’œuvre du grand démographe français Alfred Sauvy qui a utilisé pour la première fois ce terme de vieillissement démographique en 1928 On pourrait même dire seulement à partir de 1928 [1], alors que la grande révolution de la fécondité et de la mortalité était déjà à l’œuvre depuis des décennies. En fait, le vieillissement démographique n’était qu’une simple transformation du rapport entre les générations jeunes et les générations âgées, en donnant à ces dernières une importance accrue par rapport aux premières.

Mais la question qui se pose est de savoir pourquoi A Sauvy a utilisé ce terme de vieillissement pour désigner un simple ratio ou un pourcentage, alors qu’il aurait pu utiliser une expression plus neutre, ou plus éloignée du sens courant et populaire, ou plus scientifique comme certains parlent parfois de géronto-croissance.

Je n’en suis pas sûr, mais j’ai souvent formulé l’hypothèse que Sauvy a utilisé ce terme de vieillissement parce qu’il savait qu’il véhiculait une charge émotionnelle importante et qu’il suscitait la peur, celle de vieillir et dans la foulée de mourir.

Or, il considérait que le vieillissement qu’il avait identifié constituait une évolution néfaste pour les populations condamnées à voir leurs jeunes membres, pleins d’ardeurs et de puissance remplacés de plus en plus par des cohortes de vieux, en plein processus de dégénérescence, autant physique qu’intellectuelle, et même morale. La comparaison s’imposait naturellement : si le vieillissement individuel fait peur, il fallait donc que le vieillissement collectif suscite le même effroi.

Vous vous souviendrez peut-être de cette célèbre phrase attribuée à Sauvy, « le vieillissement ce sont de vieilles personnes qui ruminent de vieilles idées dans de vieilles maisons ».

Le verdict était implacable : les populations vieillissantes sont condamnées à la dégénérescence et même à la disparition pure et simple – toujours l’analogie avec la mort – par manque de créativité, de dynamisme et de cohésion sociale.

Un changement de paradigme bienvenu : la révolution grise

Et il ne s’agit pas d’idées révolues qui relèvent de l’histoire passée, mais de thèses qui sont toujours bien vivantes et qui sont régulièrement réactivées, pas seulement par quelques admirateurs attardés du génie de Sauvy (rappelons en passant qu’il a aussi été l’inventeur d’un autre fameux concept, celui de Tiers Monde), mais par des experts et des spécialistes, de l’économie notamment, qui ont l’écoute des agences internationales et des gouvernements et qui continuent à penser que le vieillissement démographique doit être combattu par tous les moyens et notamment par des politiques de population vigoureuses.

Malheureusement, on sait que ces politiques, au départ principalement natalistes et migratoires n’ont pas donné les résultats escomptés dans les pays développés et qu’elles ont même été parfois contre-productives, ou qu’elles se heurtent à des obstacles insurmontables, comme la faible propension des couples modernes à se reproduire, au-delà d’un nombre limité d’enfants (souvent un seul, ou deux au maximum) ou l’aversion des gouvernements européens pour l’immigration et l’accueil des populations étrangères.

Aujourd’hui, les débats font donc toujours rage entre adversaires et partisans du vieillissement. Mais comment peut-on être partisan du vieillissement se demanderont certains esprits critiques qui ne voient pas les raisons de ne pas encourager la croissance démographique ? Moi-même, j’avoue avoir été au début de ma carrière un admirateur – ou au moins un supporter – des théories de Sauvy. Mais progressivement et à l’occasion d’un rapport sur la politique de population dans mon pays, j’ai été amené à réviser mes positions et à proposer dès les années 80 un nouveau concept ou un nouveau paradigme : celui de la révolution grise [2]. L’idée était simple : puisque la transition démographique s’accompagne non seulement d’une diminution de la fécondité qui a été le premier facteur historique du vieillissement, mais aussi d’un recul massif de la mortalité, pourquoi ne pas considérer cette évolution comme un immense progrès individuel et social plutôt que comme une catastrophe collective ?

Si ce sont les jeunes enfants qui ont été les premiers à bénéficier des progrès de la lutte contre la mortalité, on sait que dorénavant, au moins dans les pays occidentaux, on a atteint des seuils pratiquement incompressibles en mortalité infantile et juvénile, mais que les progrès de l’espérance de vie continuent à un rythme soutenu parce qu’ils profitent dorénavant principalement aux personnes âgées.

Alors, pourquoi se priver d’un tel avantage, celui de pouvoir gagner des années sur la mort, ce qui a été pendant des siècles et des millénaires une des grandes aspirations de l’humanité. L’immortalité n’est pas encore à l’horizon mais on s’en est rapproché significativement par rapport en tout cas aux faibles scores enregistrés durant les siècles précédant la grande révolution épidémiologique.

A condition ajouteront avec pertinence certains, que les années de vie gagnées soient des années de qualité, sans incapacités majeures. Cela va de soi, et les épidémiologistes et les médecins de manière générale, même s’ils sont encore partagés sur ce point, tendent quand même à penser que c’est bien le cas, et que l’espérance de vie en bonne santé tend à progresser au moins aussi vite que l’espérance de vie générale, malgré l’accentuation des maladies dégénératives du vieillissement au fur et à mesure de l’avancée en âge (qui peut parfois faire penser le contraire).

Mon propos n’est donc pas de nier les réels problèmes que peut entraîner le vieillissement des populations, aussi bien en termes de santé publique que de financement des dépenses de protection sociale ou d’hébergement des personnes âgées qui ont perdu leur autonomie. Il n’est pas non plus de nier les enjeux que soulèvent le vieillissement à un niveau plus global, celui des relations entre les générations.

Les populations vieillissantes peuvent être mieux adaptées aux mutations sociétales

Mais c’est une chose de reconnaître ces difficultés de gestion des sociétés vieillissantes et c’en est une autre d’admettre qu’il existe aussi de nombreux aspects positifs et que les populations vieillissantes sont probablement mieux adaptées aux transformations de nos sociétés technologiques qu’elles ne l’étaient à une époque où le nombre des hommes et leurs forces physiques constituaient certainement une des principales richesses des nations.

Les sociétés ont changé et le capital humain aussi. Même l’âge de la vieillesse est devenu un concept ambigu et nos critères traditionnels ont volé en éclat, au point qu’on peut se demander si nos perspectives démographiques traditionnelles ont encore un sens dans la mesure où elles reposent sur des critères d’âge de la vieillesse qui sont devenus obsolètes(sinon par rapport à l’emploi et à l’âge légal de la retraite, au moins par rapport aux attributs physiques, économiques, sociaux, ou culturels des individus vieillissants), le "senior" d’aujourd’hui n’ayant en effet plus grand-chose en commun avec le "vieillard" d’autrefois.

Mais il y a d’autres raisons de penser que les populations vieillissantes sont bien adaptées à l’évolution des sociétés avancées de troisième type basées sur le progrès technologique et la communication.

Les crises multiples auxquelles ces sociétés sont confrontées de plus en plus, qu’il s’agisse de crises financières, économiques, ou environnementales, nous incitent à réviser complètement le modèle capitaliste dominant basé sur l’économie libérale de marché, l’accumulation des richesses et l’exploitation abusive des ressources naturelles, et à évoluer vers des sociétés moins consuméristes, moins dilapideuses des ressources naturelles, plus respectueuses de la planète et des espèces, mais aussi et surtout plus équitables et plus solidaires.

Il est peut-être politiquement trop tôt pour s’engager résolument dans la voie de la décroissance, mais il serait au moins raisonnable, vu les enjeux écologiques de limiter les dérives de la croissance économique à tout prix, celle qui génère les inégalités entre les nations et les hommes et qui dilapide l’héritage des générations futures.

Le développement social et durable est condamné à rester un beau concept onusien, aussi hypocrite qu’inefficace, si nos modes d’organisation sociétale ne sont pas profondément remis en question. Et le vieillissement doit faire partie de ce renouveau de la réflexion globale sur notre avenir, autant planétaire qu’individuel. Ce que j’ai appelé notre entrée dans l’ère de la géritude ne se fera pas sans souffrances, ni sacrifices. Nos sociétés n’accoucheront pas sans dégât de leur vieillissement, si elles ne perçoivent pas l’intégration profonde de ce phénomène et sa congruence par rapport aux autres grandes dimensions sociétales et aux mutations que nous imposent des contraintes environnementales de plus en plus lourdes.

Émergence des sociétés multigénérationnelles : de nouveaux enjeux sociétaux

La vraie question et la plus préoccupante est sans doute celle des relations entre les générations dans la mesure où les sociétés vieillissantes sont aussi et d’abord des sociétés multigénérationnelles – et je pourrais ajouter multiculturelle ou multi-ethnique – comme elles ne l’ont jamais été dans le passé. Le brassage des âges et des cultures a augmenté à ce point la diversité et les sources de différenciation que ces sociétés sont devenues de plus en plus difficiles à gérer.

En cause, l’élargissement de l’échelle des âges, pratiquement de 0 à 100 ans, mais aussi surtout l’accélération de l’histoire qui a provoqué l’émergence de générations qui sont fortement différenciées par leurs valeurs, leurs besoins, leurs aspirations. Autrefois, des conflits pouvaient certes survenir entre les pères et les fils, les mères et les filles, mais ils partageaient les mêmes valeurs, les mêmes connaissances, les mêmes croyances, les mêmes pratiques productives. Aujourd’hui, le progrès technique, la vitesse de succession des événements historiques, la relativité des valeurs ont fait sauter en éclat cette belle uniformité et la coexistence pacifique de ces générations différentes est de plus en plus difficile à assurer. Voilà le premier défi des sociétés vieillissantes : maintenir une certaine cohésion sociale malgré ces divergences de représentations et de modes de vie, pour éviter les affrontements violents que certains auteurs prophétisent.

Ce ne sera pas forcément la guerre ouverte des générations, mais des formes atténuées, sous formes de manifestations, de pétitions, de grèves, de sabotages, de résistance passive. Au cœur des débats figurera comme toujours la question cruciale du partage du profit collectif et les gouvernements auront beaucoup de difficultés à arbitrer l’attribution des ressources entre des finalités contrastées, comme construire des crèches et des écoles ou des maisons de repos et des hôpitaux gériatriques.

Dans ces conditions, il y a fort à craindre que si les solidarités collectives ne sont pas fortement réactivées, dans un contexte où l’affirmation individualiste a tendance à prendre le dessus, l’histoire donnera raison à Sauvy et aux détracteurs du vieillissement contre ceux qu’on a parfois appelés – avec mépris – et je suis fier d’en faire partie – les laudateurs de la géritude.

Les pays du Sud : un retard de transition démographique difficile à gérer

Mais vous êtes en droit de me demander qu’en est-il des pays du Sud là-dedans et en quoi sont-ils éventuellement concernés par cette fameuse révolution grise ? Ne s’agit-il que d’une préoccupation de pays nantis qui passent plus de temps à se préoccuper de leurs vieux que de leurs jeunes ? Et on sait que la réponse a longtemps été oui, puisqu’on établissait une dichotomie entre d’une part les pays riches et vieillissants au Nord et de l’autre les pays pauvres et jeunes au Sud.

Mais on sait aussi que depuis plusieurs décennies la situation a beaucoup évolué et que les pays du Sud ont tous connu une phase de vieillissement, parfois il est vrai encore timide, dans la mesure où ils ont entamé à leur tour leur processus de transition démographique. Il est même interessant de rappeler qu’il s’agit là d’un des rares exemples de loi absolue en sciences humaines, à savoir, si la fécondité baisse de façon durable, et si la mortalité diminue, les rapports entre les générations se modifient et le vieillissement s’installe.

Faut-il en conclure, que toutes les évolutions observées à l’occasion de la transition démographique occidentale vont également se produire au Sud, avec seulement un certain décalage chronologique ? Certainement pas, car il est évident que le contexte sociétal dans lequel se propage la transition démographique est déterminant et interfère profondément avec les conditions de transformation des populations.

Il faut toujours rappeler avec force que le système de population fait partie intégrante du système sociétal global et que les évolutions se réalisent à travers des jeux complexes d’interdépendances et d’interactions entre tous les éléments du système. Personnellement, j’ai souvent rappelé que j’étais plus inquiet des conséquences du vieillissement démographique dans les pays du Sud que des conséquences dans les pays du Nord (pour schématiser) et la raison en est assez évidente.

D’abord le fait que la transition du Sud a été menée à marche forcée tandis que celle du Nord a été plus lente, et surtout plus endogène et mieux encadrée. Des aménagements d’organisation comme la mise en place des mutuelles et des systèmes de protection sociale n’ont pas été réalisés sans une référence aux changements démographiques et au vieillissement des populations.

Au Sud, le temps a été raccourci, parfois de moitié pour les mêmes résultats (75 ans au lieu de 150), et de plus le défi du vieillissement est intervenu en même temps que beaucoup d’autres défis : de l’éducation, de la santé, de l’emploi, de l’industrialisation, de l’urbanisation, de la pauvreté, etc. Il était normal que le problème le moins visible, statistiquement parlant, ne soit pas considéré comme prioritaire, d’autant plus que, pendant longtemps, une croyance a été entretenue pour des raisons culturelles et religieuses selon laquelle les fortes solidarités familiales des sociétés traditionnelles permettraient d’absorber le choc du vieillissement.

Aujourd’hui, cette croyance a été fortement ébranlée et les formules de remplacement ne paraissent pas très réalistes parce que leurs coûts sont hors de portée pour des sociétés dont le développement paraît problématique. C’est ici qu’apparaît toute l’importance de notre colloque.

Vieillir en Afrique : entre inquiétudes et espoirs

Jusqu’ici peu d’attention a été donnée à ce que signifie « vieillir en Afrique ». Un immense travail d’observation reste à entreprendre pour mieux connaître le paysage social de la vieillesse et pour découvrir les caractéristiques et les conditions de vie des personnes âgées ; ce continent humain gris qui ressemble aux cartes d’Afrique d’autrefois quand les pays n’avaient pas encore été découverts et qu’ils étaient la proie des convoitises des colonisateurs.

Mais au-delà de l’observation, il convient dorénavant de réfléchir à des politiques d’intégration des personnes âgées dans le développement global pour qu’elles ne soient pas victimes de l’oubli. Autrement dit, elles ne doivent pas faire l’objet d’une double peine : celle d’être fragilisées à cause de leur âge, mais aussi d’être marginalisées et reléguées à la périphérie de nos – de vos – sociétés. Car il faut comprendre que malgré sa montée en puissance le groupe des vieux est encore dans les pays du Sud numériquement assez faible, contrairement à ce qu’il est devenu dans les pays européens et il ne représente donc pas encore un potentiel de puissance politique susceptible d’agir sur son destin collectif comme les aînés peuvent le faire dans les pays européens à travers leurs réseaux d’associations et de groupes de pression.

En revanche, il ne vous aura pas échappé, comme à moi, que nous sommes à un moment exceptionnel de l’histoire mondiale, et plus particulièrement de l’histoire des pays du Sud où des générations jeunes, longtemps silencieuses et apparemment amorphes, sont en train de bousculer les tabous et de revendiquer leur droits à la liberté et à la dignité.

Et à mon sens, ce n’est pas par pur hasard que ces mouvements de libération des jeunes interviennent en même temps que les vieux montent en puissance et aspirent aussi à plus de reconnaissance et à plus de dignité.

Bien sûr, dans les pays du Sud, ils n’avaient pas forcément perdu leur rôle social d’ancien respectés et parfois vénérés, héritiers des modes d’organisation traditionnelle de la famille ou du clan mais on sait que des phénomènes comme l’exode rural, l’émigration des jeunes, la pauvreté monétaire, l’inhospitalité des villes ont souvent fortement érodé le socle sur lequel reposaient leur pouvoir et leur reconnaissance sociale.

Aujourd’hui les conditions d’un affrontement entre générations sont donc peut-être potentiellement présentes, mais je pense que le risque que cet affrontement se produise concrètement est moins grand au Sud qu’au Nord, parce que les conditions objectives qui entourent la répartition des ressources sont très différentes. La colère des jeunes n’est pas tournée contre les vieux, mais plutôt contre leurs dirigeants qui n’ont pas entendu leurs plaintes et contre un monde occidental égoïste et exploiteur qui a creusé le fossé entre les nations.

Mesdames et messieurs les participants, vous êtes réunis ici pour relever ce nouveau défi des populations vieillissantes au Sud et vos travaux attestent que ce mouvement est dorénavant irréversible. Il y a une trentaine d’années, j’ai imaginé lancer le mot d’ordre de la révolution grise dans les pays européens. Mais même si depuis lors beaucoup de choses ont changé, par exemple avec l’incitation au vieillissement actif et à la solidarité des générations prônée par les nations Unies, des ombres menaçantes se profilent toujours au dessus de nos têtes, qu’il s’agisse des discriminations dans l’emploi des travailleurs âgés, des coupes sombres dans les budgets de protection sociale ou des incitations à la désolidarisation des jeunes par rapport aux vieux. Et la récente crise financière et économique n’a fait qu’exacerber ces tensions et fragiliser la cohésion sociale. La fracture sociale déjà très forte se double dorénavant d’une fracture générationnelle qui accentue tous les clivages.

Alors, je voudrais formuler un vœu : que la révolution grise que j’avais espérée voir se réaliser à l’Ouest, et dont je commence à douter du succès, soit transférée dorénavant au Sud où les plus grands enjeux planétaires se présentent. C’est une grande responsabilité que je vous convie à assumer, parce tout ou presque sera à inventer ou à réinventer et personne ne peut prévoir aujourd’hui quel nouveau modèle d’organisation l’emportera demain. Espérons seulement qu’il soit à la hauteur de nos aspirations.

Alors, vive la révolution grise.

[1] Bourdelais Patrice, Le nouvel âge de la vieillesse : histoire du vieillissement de la population, Odile Jacob, 1993, p. 383.

[2] Michel Loriaux, Dominique Remy, Eric Vilquin (Eds), Populations âgées et révolution grise. Les hommes et les sociétés face à leurs vieillissements, Actes du Colloque Chaire Quetelet ’86, CIACO, 1990, 1118 pp.

VIEILLISSEMENT DE LA POPULATION DANS LES PAYS DU SUD

Famille, conditions de vie, solidarités publiques et privées... État des lieux et perspectives

ACTES DU COLLOQUE INTERNATIONAL DE MEKNÈS

Maroc 17-19 mars 2011