Migrations de colonisation agricole et dynamiques territoriales dans les communes rurales de Say et de Tamou (Ouest du Niger)

 

Par Harouna MOUNKAILA, Géographe, Ecole Normale Supérieure,

Université Abdou Moumouni de Niamey

 

Introduction

 

Dans l'Ouest du Niger, les mouvements de colonisation agricole qui constituent la composante essentielle des migrations rurales-rurales se sont développés ces quarante dernières années. Ils surviennent dans un contexte de crise climatique et en réponse aux crises de subsistance aiguës qui lui sont associées. 

 

Ces mouvements qui ont pris de l’ampleur dans les années 70 et 80 mobilisent essentiellement les populations des franges septentrionales de l'Ouest du Niger, là où les contraintes écologiques sont les plus fortes et les potentialités agro-écologiques les plus limitées.

 

Le principal espace d'accueil est le département de Say  notamment sa portion située au sud du 13ème   parallèle.

L'installation des migrants dans ce département a été guidé par l'existence de  meilleures conditions agro-écologiques et la disponibilité de terres "vierges" résiduelles soustraites aux maladies endémiques(onchocercose, trypanosomiase). Ces mouvements intra régionaux spontanés de population ont été aussi favorisés par la puissance publique qui a déclassé une partie de la zone tampon du parc du W, envisagé un projet de transfert de population et incité les citadins à exploiter les terres de cette zone déclassée.

 

Les mouvements de colonisation agricole contribuent aux transformations de la partie sud-ouest du Niger. Au-delà de la redistribution spatiale des populations qu'elle entraîne à travers l'occupation progressive des espaces qui étaient demeurés jusque-là "vides d'hommes", la colonisation agricole implique aussi l’élargissement de l’espace agricole, la déforestation etc.. 

Les conséquences de la forte immigration dans la zone pendant les années 80 sont entre autres l'augmentation de la pression sur les ressources naturelles et à  l'aggravation de la dégradation de l'environnement.

Quelles sont les caractéristiques des territoires qui conditionnent ces migrations?

Quels sont les facteurs qui président au choix des zones de colonisation agricole?

S’agit-il d’un épiphénomène  circonstanciel ou  d’un  véritable  système migratoire ? 

Quelles sont les transformations spatiales liées à l'installation des migrants?

Quelles sont les fragilités du peuplement pouvant remettre en cause la pérennité de l'installation des migrants et produire de nouvelles migrations?

Telles sont les questions auxquelles cette communication tente de répondre.

Son objectif est d'analyser les conséquences spatiales des mouvements de colonisation agricole, en particulier leur impact sur le peuplement.

Notre méthodologie s'articule autour de la recherche documentaire, de l'exploitation des données et des cartes de recensement. Elle s'appuie aussi sur  des enquêtes complémentaires.

Dans un premier temps nous allons analyser les facteurs qui expliquent ces mouvements de colonisation agricole, en traitant des  raisons qui les ont motivés et des facteurs qui ont favorisé l’ancrage des migrants dans les communes rurales de Tamou et de Say (fig.n°1). Une fois les conditions de production de ces migrations identifiées nous apprécierons les conséquences spatiales de ces migrations dans la zone d’accueil. Enfin, nous nous interrogerons sur la « durabilité » de leur l’implantation.

  

Figure n°1 :Localisation des cantons étudiés

 

  I. Le processus d’installation des immigrants

 

A. La mise en place  du peuplement

 

Il est impossible de saisir la dynamique du peuplement dans le département de Say sans faire appel aux fondements historiques de l’occupation de l’espace.

Le peuplement du département de Say est le résultat de vagues migratoires successives de groupes ethnolinguistiques divers venus d’horizons différents. Ces déplacements étaient motivés par des raisons sociales et politiques notamment les  conflits dynastiques et religieux, les guerres et la recherche de pâturage (IRSH, 1977).

Les Gourmantché semblent être les premiers occupants de la région. Leur peuplement est antérieur au 16ème  siècle. Ils auraient été chassés d'une région située plus au nord  et se seraient installés dans la zone. Entre le 16ème et le 19ème siècle plusieurs groupes peulhs originaires du Macina dans le Delta intérieur du Niger(Féttobés, Torobés, Bitinkobés etc..), vont s’installer à leur tour dans la région.

Le peuplement de la commune rurale de Say remonte au début du 19ème   siècle avec l’arrivée dans la région de groupes divers (Peulhs, Kourthy, Zarama) attirés par l’installation du marabout Mahaman Diobo. Les principaux villages de cette  commune  rurale été fondés  pendant cette période.

A la fin du 19ème siècle ce peuplement était modeste avec des densités humaines faibles (Benoît, 1998).

Au cours du 20ème siècle, profitant de la sécurité retrouvée avec la colonisation, certains groupes vont élargir leur distribution spatiale aux zones proches relativement vides. C’est le cas des Foulmangani, perpétuellement à la recherche de nouvelles terres vierges qui ont colonisé la région située entre le Diamangou, la Tapoa,  et le Fleuve. Ils ont été rejoints  sur leurs défrichements par des Peulhs venus de Say et de Bitinkodji.

Au début 20ème siècle, les contraintes coloniales provoquèrent un remaniement à l’échelle locale de la distribution spatiale de la population par une tendance générale au desserrement de l’habitat favorisée par la sécurité retrouvée (Benoît, 1999).

Ce processus d’occupation de l’espace s’est considérablement développé avec les sécheresses récentes ayant enclenché des mouvements de colonisation agricole.

 

B. A l’origine des migrations de colonisation agricole, les crises alimentaires

 

            La principale motivation de ces mouvements de colonisation agricole demeure les crises alimentaires récurrentes et aiguës, bien plus qu’une simple attraction des zones d’accueil. Il est important de souligner que depuis la première moitié du 20ème siècle, les crises alimentaires ont occasionné des migrations dans la région. Ainsi, la sécheresse de 1931 (qui a fait 30 000 victimes dans l’Ouest du Niger) et celle de 1969-1972 se sont accompagnées de mouvements diffus et continus avec des phases d’intensité variable (IRSH, 1977). Ces déplacements étaient rarement accompagnés d’installation définitive et étaient presque toujours suivis de retour dans les villages de départ.

En effet, le jeune migrant se fait embaucher comme travailleur agricole sur les champs d’autrui en particulier chez les grands propriétaires terriens du canton de Tamou. Il ramène la récolte dans son village d’origine. L’année suivante, il peut acquérir un champ par défrichement ou par emprunt. Ensuite,  il fait venir sa famille.

            Dans les années 70, très peu de migrants s’étaient fixés dans la région. Cependant, la sécheresse de 1984 provoqua une nouvelle vague d'immigration massive dans la région. L'ampleur de cette migration révèle l’importance de l’insécurité alimentaire. Le caractère massif de ses mouvements de population est attesté par les qualificatifs employés par les populations pour désigner la crise. Dans le Zarmaganda l'une régions les plus touchées, cette année fut surnommée dazaï (dispersion), allusion faite à la dispersion importante des populations de cette région suite à la famine.

Les régions alimentant ces mouvements de colonisation agricole sont situées sur les marges de la limite nord des cultures là où les précipitations moyennes annuelles sont inférieures à 400 mm et leur variabilité inter annuelle et intrannuelle est très forte. . Les totaux annuels de précipitation pour la période 65-94 sont de 380 mm à Ouallam (latitude 14°19), 356 mm à Filingué (latitude 14°21) et 376 mm à Tillabéri  (14°12) (Laouan, 1996).

Il s'agit principalement du Zarmaganda et du Kourfey (Amadou, 1994), régions semi-arides à faibles potentialités agricoles dans lesquelles l’insécurité alimentaire est quasi-permanente et où les ressources naturelles sont fortement dégradées et la production agricole insuffisante pour assurer la survie des populations.

 

Figure n°2 :Localisation des régions de départ et d'accueil

 

Le départ massif des populations de cette région montre aussi, dans une région soumise à une insécurité alimentaire permanente, la prise de conscience des migrants du caractère irréversible de la crise alimentaire. De plus Il révèle l’incapacité des migrations saisonnières habituelles à répondre aux situations de grave pénurie alimentaire.

Si les sécheresses récentes ont enclenché les mouvements de populations, elles n'expliquent pas pour autant le choix du département de Say comme principal espace récepteur. Quels sont alors les facteurs qui ont expliquent la fixation des migrants dans le département de Say? Quel est le rôle joué par les pouvoirs publics et les autorités coutumière?

 

C. Une installation encouragée et canalisée par les pouvoirs publics

 

Au lendemain de la sécheresse des années 69-72, les autorités nigériennes avaient conçu un projet de transfert de populations des départements de Ouallam et de Filingué vers le département de Say où des sites ont été identifiés (Gado, 1977)[1].

 

Les objectifs de la puissance publique étaient de favoriser le peuplement de la zone,  l'exploitation de ses potentialités agricoles et le décongestionnent de ces deux régions à situation agricole marginale.

Ce projet a été précédé du déclassement[2] d'une partie de la réserve totale de Tamou[3] .

Malgré l'abandon[4] du projet, il a quand même enclenché des mouvements spontanés de population dans la région même si très peu de migrants se sont fixés dans la région.

Dans les années 80, les pouvoirs publics guidés par le souci d'atteindre l'autosuffisance alimentaire ont initié l'opération Aïnoma (produisons). Cette opération fait suite à un appel lancé par le Président de la République dans un message à la nation en date du 15 avril 1982 à l'endroit des commerçants, des entrepreneurs et des fonctionnaires qu'il invita à participer davantage à l’accroissement de la production vivrière nationale. C’est dans la zone déclassée Aï noma que de nombreux citadins (fonctionnaires et commerçants, résidant à Niamey) vont défricher et exploiter des terres après signature de contrats d’exploitation de deux à trois ans renouvelables avec le service de l’environnement du département de Say. Ces exploitants ont utilisé une main-d'œuvre originaire des franges nord de l'Ouest du Niger. Ce contact a permis à beaucoup de migrants d'obtenir des champs et de fixer dans la région. Cette installation va favoriser l'afflux de nouveaux migrants pendant la sécheresse de 1984.

La puissance publique a donc joué un rôle important dans l'incitation et  l'orientation des mouvements de colonisation agricole dans une zone considérée comme vide (Rouher, 1993, 23). Pour comprendre l'affluence des migrants dans le département de Say, il faut élargir l'analyse aux propriétés des lieux d'accueil qui ont guidé leur choix par les migrants.

 

D. Les facteurs d’attraction démographique

 

Les migrations dans les cantons de Say et de Tamou procèdent d’une double dynamique d’émigration et d’immigration qui traduit la complexité du système migratoire de cette région. Dans ces espaces migratoires mixtes, l’émigration, essentiellement saisonnière est dirigée vers les  pays de la Côte, Côte d’Ivoire, Nigeria, Togo, Bénin, notamment. Les déplacements à l’intérieur du Niger sont principalement dirigés vers Niamey, la capitale et Birni n’Konni, une ville située à 400 km au sud-est de Niamey.

Cette émigration revêt les mêmes caractères que celles que l'on rencontre dans les autres parties du Niger, à la seule différence qu’ici elle est plus modeste. Cette émigration rurale est une source de revenus qui sont en général utilisés pour faire face aux déficits alimentaires, aux besoins vestimentaires. Ils servent aussi à payer l’impôt, des animaux et à financer certaines cérémonies.

Quant à l’immigration, elle se compose de flux saisonniers de travailleurs agricoles qui viennent chaque année dans la région pendant les périodes de sarclage travailler dans les champs d’autrui et de mouvements de colonisation agricole.

Le caractère mixte de ces espaces migratoires méritent que l'on s' y attarde unpeu sur les conditions du milieu.

Situés au sud-ouest du Niger les cantons de Tamou et de Say couvrent respectivement une superficie de 2 832 Km2 et 673 Km2. Ces deux cantons relèvent administrativement du département de Say qui s’inscrit entre les longitudes 1° et 3° Est et les latitudes 12° et 13°30. Le département de Say est constitué au cinquième de sa superficie par un vaste plateau dont l’altitude varie de 340 m à 200 m, entaillé par de nombreuses vallées dont les plus importantes sont parcourues par les affluents du fleuve Niger (Goroubi, Diamangou, Tapoa, Diguibari). Ses limites nord-est et sud-est sont constituées par le fleuve Niger sur environ 150 km. L’altitude la plus élevée du fleuve est de 180 m au nord et la plus basse est de 170 m au sud avec une largeur qui varie de 300 à 500 m. En dehors du plateau et de la vallée du fleuve, l'on distingue aussi une pénéplaine, un ensemble plat et érodé  dont les seuls reliefs sont constitués par les buttes témoins. Son altitude varie de 200 à 300 m.

            Ce département présente des deux types de climat : au nord un climat de type soudano-sahélien avec des précipitations annuelles variant entre 450 et 600 mm et au sud un climat soudanien des précipitations moyennes annuelles pouvant atteindre  800 mm. Le glissement des isohyètes observées dans les stations nigériennes est moins atténué pour la période 1941-1985 (Niger, 1999). Le département de Say présente donc des conditions climatiques relativement favorables comparativement aux régions situées au-delà du 13ème parallèle nord.

Il dispose également de potentialités agricoles relativement importantes notamment les principales ressources forestières de l’ouest du Niger et des terres vierges « résiduelles » (Ousseini, 1994; Amadou, 1994; Niger, 1999).

La disponibilité des terres vierges s'explique par le sous-peuplement  de la région.

En effet, en dehors de la vallée du fleuve Niger et du nord du département, toute la partie sud-est et nord-ouest présentaient jusqu'à une date récente des faibles densités de population ( En 1975 dans le canton de Tamou la densité était de 3 habitants au Km2)

L’insalubrité des milieux explique le sous peuplement de l’espace. En effet, certains secteurs de ce département notamment le réseau hydrographique étaient infestés par des endémies mortelles comme l'onchocercose et la trypanosomiase .

Cependant l’existence d’endémies parasitaires n’est pas le seul facteur ayant eu un effet dissuasif sur le peuplement de la région. L’on peut y ajouter la présence des animaux sauvages, notamment certains fauves et le classement à des fins de conservation de la nature de toute la partie sud de cette région( Amadou, 1994).

Jusque dans les années 70, période à laquelle un programme d'éradication de l'onchocercose a été entrepris dans plusieurs pays sahéliens par l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS), ces facteurs pèseront sur la distribution des hommes.

Les facteurs d'attraction ne se limitent pas seulement aux conditions du milieu naturel. Ils concernent aussi les conditions d'installation notamment l'accès à la terre.

 

E. Les conditions d’installation et les acteurs

 

Le mode d'accès originel à la terre est le défrichement qui confère le droit de propriété au premier défricheur ou à la première communauté agricole ayant occupé les lieux. De ce fait, il est le fait de groupes sociaux arrivés les premiers sur place ou ayant acquis la terre soit par le défrichement par la hache ou le feu, soit par la guerre (CNEDD,1997). Les chefs coutumiers généralement descendants des chefs de migration ou de groupes guerriers en sont les dépositaires.

Aucun défrichement ne peut s'effectuer sans l'autorisation des premiers occupants ou de leurs descendants. Cependant, dans certains cas le défrichement ne peut pas conférer le droit de propriété des terres. Dans le sud du département de Say, en particulier dans la zone Aï noma où sont  associés  droits d'usage traditionnel et statut public du domaine protégé ou classé, le défrichement ne confère pas en principe le droit de propriété tant qu'il fait l'objet d'un contrat signé avec les services de l'environnement (Sidikou, 1997).

Les autres modes d'accès sont le prêt, la donation, l'héritage et la vente.

Ce régime foncier assez souple a favorisé l'installation des immigrants dans la région (Amadou,1994). Les premiers immigrants arrivés dans la région ont défriché leurs  propres champs. Ceux qui sont arrivés par la suite ont acquis leurs champs par don et surtout par le prêt.

Les immigrants s’adressent soit aux chefs de village ou de canton qui leur attribuent les terres inoccupées.

Dans le canton de Say ou il y a saturation de l'espace, ce sont des terres en jachère qui ont été attribuées aux migrants. Les populations des villages de Gourbal et Sabarabangou exploitent des terres qui appartiennent aux gens de Dalwey et Goudrio.

Dans le canton de Tamou, certains ont obtenu leurs champs par défrichement; d’autres par emprunt, d'autres encore par achat ou sur intervention des autorités coutumières.

            L'on distingue deux catégories d'acteurs : les immigrants résidents et les colons non résidents. Les immigrants résidents sont principalement originaires de la partie nord de la région de Tillabéri. L'on  note aussi la présence de Gourmantché venus du Burkina Faso (région de Botou), des Touaregs du Mali, des Haoussa de la région de Dgondoutchi et Zarma de Loga. Cette diversité des origines explique l'hétérogénéité de la composition ethnique de la région. Selon les groupes ethnolinguistiques, la population du département de Say se répartissait comme suit en 1989: Peulh (42%), Zarma-songhaï (22%), Haoussa (6%), Touareg (3%)[5]. Les Zarma, les Haoussa et les Touaregs se sont installés récemment dans la région comme d'ailleurs certaines Peulhs et Gourmantché. C'est ce facteur qui explique que la plupart des villages créés par les migrants sont mixtes avec selon les villages des dominances ethniques. Cette hétérogénéité ethnique est une particularité des villages qui traduit la nature des relations entre les allochtones.

Les mouvements de colonisation agricole aboutissent à de profondes transformations de l’espace notamment dans les régions d’accueil.

 

II. Les conséquences spatiales des mouvements de colonisation agricole

 

A. La déprise démographique dans les régions de départ

 

Dans les régions les plus affectés par les départs, les résultats des recensements de la population montrent bien l’importance de la déflation démographique. Ainsi, les deux principaux cantons qui ont fourni les plus importants contingents de migrants au département de Say ont connu des taux d’accroissement inférieurs à la moyenne nationale et régionale.

 

Tableau n°1 : Evolution des taux d’accroissement entre les deux périodes inter censitaires dans quelques cantons de la région de Tillabéri

 

Cantons

Tx d'accr.

77-88 en %

Tx d'accr. 88-01

en %

Say

Tamou

Torodi

Guéladio

Tondikiwindi

Kourfey

 

5

14

7,6

5,9

2,6

1,8

2,3

3,8

2,4

3,9

3,1

2,9

Source: RGP 1977, 1988 et résultats provisoires RGP/H de 2001

 

Entre 1977 et 1988, le taux d’accroissement a été de 1,91% dans le canton de Kourfey, 1,45 % dans celui de Ouallam, 2,74 % dans le canton de Tondikiwindi. H. Mounkaila (2002) note qu'en 1986 dans un village du département de Ouallam la population a connu une régression de 16% par rapport à son niveau de 1982. Pour sa part Sidikou estime de 12  à 15 000 le nombre de ressortissants du Zarmaganda ayant fui la famine de 1984 soit 9% de la population totale (Sidikou, 1991). De nombreux villages gravement affectés par la famine de 1984 ont été vidés d'une partie de leurs habitants.

La part de la population du canton du Kourfey dans la population totale du département de Filingué a baissé de 50% en 1977 à 44% en 1988 pour remonter à 46% en 2001.

 

 Tableau n°2 : Evolution de la part de la population des départements dans la population totale de la région de Tillabéri.

 

Départements

1977

1988

2001

 

Say

Kollo

Téra

Ouallam

Filingué

Tillabéri

 

10,5%

14,1%

22,6%

15,4%

22,4%

14,9%

 

12,3%

17,7%

22,3%

14,3%

21,5%

12%

 

12,4%

17%

22,3%

15,1%

21,7%

11,5%

 

Source : RGP 1977, 1988, 2001.

 

Le poids démographique des départements Ouallam, Tillabéri et Flingué a nettement diminué d’environ un point de pourcentage, tandis que les départements de Say et Kollo ont  vu leur poids démographique augmenter au cours de la période inter censitaire 1977-1988. Ces chiffres suggèrent-ils un dépeuplement des départements qui ont connu des départs importants en 1984 ? Même s’il y a déprise démographique celle-ci a été momentanée, puisque les résultas du RGP/H 2001 indiquent une légère augmentation du poids de ces départements.

Quoi qu’il en soit le paroxysme climatique de 1984 a révélé la fragilité du peuplement dans ces zones.

 

B. Dans la zone d'accueil

 

L’afflux des migrants et les taux de fécondité élevés constituent les facteurs de la forte croissance de la population. Le taux d’accroissement annuel qui était de 5% entre 1977 et 1988 était l’un des plus élevés du pays (Issa, 1994).

Entre 1977 et 1988, la population des différents cantons du département de Say a connu une augmentation très importante dont une part importante est imputable à l'afflux des populations victimes de la sécheresse en 1969-72, 1982 et 1984. Ainsi, la population du canton de Say a été multipliée par 1,5 passant de 15 368 habitants en 1977 à 25 664 habitants en 1988. Celle du canton de Tamou a été multipliée par quatre passant de 9 203 habitants en 1977 à 36 679 habitants en 1988. En 2001, les cantons de Say et de Tamou comptaient respectivement 24 583 et 52 584 habitants.

 

Les taux d’accroissement au cours des deux périodes inter censitaires illustrent parfaitement l’importance des mouvements de population dans la région et le dynamisme démographique de ces deux cantons. Tous les cantons du département de Say ont connu entre 1977 et 1988 des taux d’accroissement annuel supérieurs à 5%. Dans le cas du canton de Tamou ce taux d’accroissement a été de 14 % par an entre 1977 et 1988. Le taux d’accroissement au cours de cette période a été de 5,9% contre 2,9% pour le département de Fillingué et 2,7% pour celui de Ouallam les deux principales régions alimentant l’immigration dans le département de Say. Ce taux est supérieur à la moyenne régionale (3,38%) et nationale (3,2%).

Comment l’indiquent les données du tableau n°2, le poids démographique des départements de Say et de Kollo,a connu une nette augmentation variant de 2 point de pourcentage pour Say à environ trois points de pourcentage pour Kollo. Ces résultats confirment bien le redéploiement de peuplement observé dans les années 80.

 

Dans le canton de Tamou, la principale zone d'accueil des migrants, la part de la population du canton dans la population totale du département de Say est passée de 13 %  en 1977 à 23% en 1988. La proportion de 2001est la même que celle de 1988. Au cours de la période inter censitaire 88-01, il était de 3,8% par an pour la canton de Tamou, 2,3% pour le canton de Say. Ce ralentissement du rythme d'accroissement de la population de ces deux cantons s'explique par le fait qu'entre 1988 et 2001, il n y a pas eu de crises de subsistance graves et par conséquent il n'y a pas eu d'afflux massifs de migrants comme cela a été observé en 1984. De même que la saturation de l'espace et les difficultés pour accéder à la terre dans la région constituent un élément d'explication.

 

Cependant, avec l'invasion acridienne qui a réduit à néant les récoltes dans les régions de départ des migrants, le même scénario risquerait de se reproduire cette année. L'arrivée de quelques migrants dans la zone Aï noma a été déjà signalée aux autorités préfectorales. .

 

Les résultats du Recensement de 1988 établissent un solde migratoire positif pour le département de Say (dont relève administrativement les cantons) de 20 221 personnes en ce qui concerne les "migrants internes durée de vie". 

 

L’évolution des densités brutes ne fait que confirmer le dynamisme démographique de la région. Pour le canton de Tamou, la densité kilométrique a été multipliée par plus de 4 entre 1977 et 1988, passant de 3 en 1977 à 13 en 1988. Dans le canton de Say, la densité kilométrique a été multipliée par 1,5 passant de 23 en 1977 à 38 en 1988.

 

Figure n°3 :Evolution des densité dans les quatre cantons du département de Say

 

Les résultats du recensement général de la population de 1988 indiquent  aussi que 14,6% de la population résidente avait comme résidence antérieure un autre département.

Le département de Say a  également le pourcentage le plus important de non natifs avec 38,68% de l’effectif des migrants durée de vie de la région de Tillabéri (Niger 1994).

Ce redéploiement du peuplement dans les cantons étudiés s'est traduit par la création de nombreux villages et hameaux de colonisation consacrant l'élargissement de la distribution spatiale de la population.

 

1. La création de villages et de hameaux de colonisation

 

Dans le département de Say qui est la principale région d'accueil de ces migrants, les mouvements de population se sont traduits par un remodelage de la distribution spatiale des hommes à travers le remaniement de la structure de l’occupation de l’espace. L'installation des migrants dans la région a eu deux conséquences majeures sur la redistribution de la population. D'une part, elle a entraîné l'augmentation des effectifs de population de certains villages existants (villages satellites) et d'autre part, elle a donné lieu à la création de nombreux hameaux de culture et de villages autonomes, favorisée par  la nature de l'habitat. Dans le canton de Tamou, en particulier dans sa partie nord-est où l'habitat des agro-pasteurs peulhs est dispersé.

Les villages dans lesquels de nombreux migrants se sont installés sont les villages de Diébou, Guémé, Bokki, Baoulédjé dans la partie nord-est du canton de Tamou.

 

Avec l'arrivée massive de migrants, la population de Bokki a presque doublé entre 1982 et 1988  passant de 934 habitants en 1982 à 2008 habitants en 1988.

En général les migrants s'installent à la périphérie des villages créant leurs propres villages ou hameaux. C'est encore dans la zone Aï noma que l'on retrouve la plupart de ces unités de peuplement. Il s’agit notamment des villages de Sénokonkédjé créé en 1981, de Patta Boga créé en 1976, Ouro Modibo créé en 1984. Les autres villages n’ont pas encore le statut de villages administratifs mais sont des villages autonomes[6]. Les plus importants sont Maradi (189 habitants en 2001, Soley Noma (566 habitants en 2001), Caritas I,  II et III, Beyrouth, Arlit (137 habitants en 2001) etc..

 

 Certains en raison de leur taille démographique et du souhait de leurs habitants ont été érigés en villages administratifs. Ainsi, dans le canton de Tamou l'on peut citer les villages de Sénokonkédjé, Patta Boga érigés en villages administratifs en 1988. Dans le canton de Say, il s'agit des villages de Sabarabangou et Goulbal créés dans les années 80 et devenus des villages administratifs en 1988.

 

La multiplication des hameaux est la conséquence des mouvements de colonisation agricole. Il est très délicat de saisir l'ampleur de cette redistribution spatiale de la population avec les cartes de recensement. En dehors des problèmes de précision dans le traitement de la localisation[7],il y a de nombreuses omissions de villages. Ce qui rend difficile la distinction entre anciens et nouveaux villages. De plus, il est difficile de faire la distinction entre villages ou hameaux créés par les migrants et celle liée à la dispersion de l'habitat autochtone. Pour mieux saisir l'évolution de l'habitat, il est nécessaire de mettre à contribution des enquêtes complémentaires, les cartes topographiques et les images satellitales.

 

2. La distribution spatiale de la population

 

Dans le canton de Tamou la distribution spatiale de la population (fig. n°4) obéît aux conditions du milieu naturel. Elle est aussi liée à l'existence de la réserve de faune de Tamou. L'on distingue deux zones de relative concentration de population.  La zone du fleuve traversée par le fleuve Niger et ses deux affluents le Diamangou et le Goroubi. Cette zone enclavée renferme 17,4% de la population totale du canton (Niger, 1999). Elle une zone cosmopolite qui accueille beaucoup d'immigrants. La population est composée de Peulh, de Zarma et de Haoussa.

La zone des plateaux située dans la partie centre ouest est la zone la plus peuplée du canton. Elle abrite 66% de la population du canton.  La population est composée de Peulh, Gourmantché, Zarma, Haoussa, Touaregs.

En dehors de ces deux  zones le peuplement est relativement peu dense notamment dans la partie sud du canton. C'est une zone qui abrite 17,6% de la population du canton est  en principe interdite de toute activité d'aménagement. Malgré cette interdiction, elle fait l'objet de défrichement pour la mise en culture notamment pour les migrants. Sa population est composée de Gourmantché, de Haoussa et de Zarma.

           

Figure n°4 : Distribution spatiale de la population dans le canton de Tamou

 

Dans le canton de Say, la population est concentrée dans l'ensemble des vallées.  La vallée du fleuve Niger abrite 47% de la population totale du canton. La partie centrale a été une zone d'immigration où ont été créés des villages récents occupés par des migrants venus de la région de Ouallam à la recherche de terres de culture. Il s'agit des villages de Louga banda, Sabarabangou et Goulbal. Les migrants occupent les jachères et des terres marginales réservées au pâturage.

La zone de plateau est faiblement occupé (6% de la population totale du canton) avec la concentration des villages dans les vallées.  

 

B. L’élargissement de l'espace cultivé et la déforestation

 

L’extension des surfaces cultivées a un double objectif. D’une part elle permet d’augmenter la production en palliant la chute des rendements des terres exploitées, et d’autre part elle fournit des terres aux nouvelles familles qui s’installent .

 

Les superficies cultivées ont été multipliées par plus deux entre 1975 et 1999 passant de 71 060 ha en 1975 à 166 868 ha en 1999.

B. Amadou (1994) note que les zones de culture sur le plateau de Diébou ont connu une progression de 60% entre 1956 et 1988 avec l'installation de nombreux migrants.

 

Cette importante augmentation résulte principalement dans l’afflux d’immigrants dans la région mais aussi de l’exploitation de la partie déclassée de la réserve totale de Tamou en particulier par les fonctionnaires, commerçants et entrepreneurs résidant à Niamey.

L'augmentation des superficies cultivées s’est faite au détriment des réserves foncières et des aires de pâturage.

 

Dans le canton de Say, la jachère a disparu (Niger, 1999) et la brousse n'existe plus, c'est à dire qu'il n'est plus possible de se jouer de l'espace pour accroître la production agricole. Dans le canton de Tamou, il y a eu réduction en temps et surface  des jachères, ce qui contribue à la réduction des pâturages.

 

Les mouvements de colonisation agricole représentent dans la plupart des cas une agression pour la zone d'accueil. L'un des problèmes posés par l'immigration est sans doute l'exploitation anarchique du couvert végétal. Cette exploitation est le résultat de défrichements anarchiques. Comme il a été dit ci-dessus, les colons non résidents ont utilisé des moyens mécaniques pour défricher les terres. L'augmentation de la population liée à l'afflux massif de migrants et à la croissance naturelle ont entraîné une déforestation importante. Dans la zone Aï noma seules quelques poches  de réserves foncières dans la partie sud et les plateaux incultes portent encore une végétation relativement dense. En dehors du parc du W et de la réserve de faune de Tamou soumis depuis la période coloniale à un régime restrictif des droits d'usage, l'essentiel des peuplements forestiers évoluent sur les plateaux incultes. Leur faible intérêt agronomique les met à l'abri des défrichements. La végétation des zones favorables à l'établissement humain, notamment celle des vallées, des terrasses, des terres dunaires et des plateaux sableux a fait l'objet de déforestation.

 

D. L’évolution des modes d’accès à la terre.

 

L’appropriation de la terre repose sur l’antériorité de l’occupation du sol et de sa mise en valeur. Ce principe du premier occupant constitue l’élément fondamental de l’appariation foncière. Les descendants des premiers occupants sont les héritiers de la terre. Le mode d’appropriation dominant est l’héritage. Les migrants dans leur majorité sont astreints à l’emprunt de terres après autorisation des autorités traditionnelles (chefs de village et chefs de canton).

 

Dans la zone Aï noma, certains exploitants résidants à Niamey ont abandonné leurs terres soit au profit de leurs manœuvres ou gardiens, soit au profit d’autres exploitants qui les ont occupées sans contrat. D'autres ont même vendu les terres qu’ils exploitent. D’autres migrants ont bénéficié des terres dans cette zone par concession par les chefs traditionnels.

 

Cette situation très complexe a été aussi favorisée par le laxisme des services chargés du suivi des contrats d’exploitation et la confusion de la tenure foncière après une déclaration du Président de la République en décembre 1974 dans laquelle il disait que la terre appartient à celui qui a travaille.

 

Les pouvoirs publics ne maîtrisent plus la situation. Les contrats d’exploitation qui devaient être renouvelées tous les deux ou trois ans n’ont jamais été renouvelés. A ce manque de suivi s’ajoute le fait que certains exploitants sous le poids de la crise économique du milieu des années 80 ont soit abandonné leurs champs au profit de leurs manœuvres soit revendus les terres au profit d’une tiers personne. Quant  aux chefs traditionnels, ils ont continué à autoriser des défrichements dans la zone.

La commission foncière de Say[8] avec le financement du projet Ecopas fait un état des lieux pour réactualiser la liste des exploitants dans la perspective de l’organisation d’un forum qui réunira tous les acteurs et qui aura pour objectif principal de trouver des solutions adaptées à la situation. Avec l’installation des conseils communaux la commission souhaite mettre ces conseils municipaux devant leurs responsabilités notamment en ce qui concerne l’application et le suivi des décisions du forum.

 

III. L’ancrage précaire sur le territoire

 

Le peuplement actuel de ces deux cantons présente de nombreux signes de fragilité. Plusieurs facteurs confèrent au peuplement des signes de fragilité.

 

Le plus déterminant est la précarité foncière des migrants. En effet, la plupart des migrants ont acquis leurs terres par prêt auprès des autorités coutumières ou de certains autochtones. Dans le canton de Say, les champs cultivés par les habitants de Goulbal et de Sabara Bangou appartiennent aux habitants de Dalwey et Goudrio. L'érection de ces deux villages en villages administratifs suscite l'inquiétude des prêteurs qui craignent d'être expropriés. Aussi, souhaitent-ils le départ de ces migrants. A défaut de les chasser en retirant leurs champs, certains propriétaires demandent aux  migrants de choisir entre l'achat du champ ou son retrait. Ils savent que les migrants n'ont pas les moyens de payer les champs qu'ils exploitent.

 

A cette pression exercée par les autochtones s'ajoutent les mauvaises récoltes de ces dernières années. Aussi, quelques familles de migrants sont déjà parties dans les villages situés plus au sud.

 

Certains migrants envisagent même de retourner dans leurs villages de départ.    

Vont-ils retourner dans leurs villages de départ sachant très bien que les raisons pour lesquelles ils les ont quitté persistent.?

 

Vont-ils rester longtemps sur des terres qui ne sont pas les leurs et qui chaque année ne produisent pas suffisamment pour les nourrir?

 

L'une des conséquences de cette situation est la poursuite du front de colonisation en particulier dans le sud de la zone Ai noma et même au-delà dans la réserve totale de Tamou qui est menacée par les défrichements malgré l'interdiction d'effectuer de nouveaux défrichements.  Quel sera alors le sort de cette réserve lorsque surviendra d'autres vagues de migration? Cette région pourra-t-elle encore servir d'exutoire pour les migrants fuyant l'insécurité alimentaire?

Avec la baisse de la production agricole sur les terres marginales qui leur  ont été prêtées et en raison du contexte de pauvreté, les villages de colonisation deviennent à leur tour des villages de départ vers les pays côtiers. 

 

 Conclusion

 

Les mouvements de colonisation agricole ont contribué à accélérer la croissance démographique dans les cantons de Say et de Tamou. L’installation des migrants dans les ces deux cantons s’est effectuée à la suite des paroxysmes climatiques des années 70 et 80 qui ont gravement affecté les régions situées au nord de notre zone d'étude.

L'impact des mouvements de population sur le peuplement doit être appréhendé dans le cadre d'un espace migratoire, c'est à dire en considérant simultanément l'espace de départ et l'espace récepteur.

 

Dans les espaces d’émigration, les mouvements de colonisation agricole n’ont pas fondamentalement affecté le peuplement.

Dans les espaces d’accueil, ils se sont traduits par une redistribution de la population, une extension des surfaces cultivées. Cette extension s’est faite au détriment des aires de pâturage exacerbant les conflits entre agriculteurs et éleveurs.

La redistribution spatiale demeure de toute évidence la première conséquence des mouvements de population avec la création de nombreux hameaux et de villages de colonisation.

La dynamique  du peuplement peut être appréhendée par les cartes et les résultats des recensements.

 

Dans les espaces d’immigration, les migrants vivent dans une situation d’insécurité foncière qui ajoutée à la baisse des rendements agricoles posent la question de la "durabilité" de la fixation des migrants. Vont-ils pousser plus au sud le front de colonisation? En cas de crise grave comme celle observée en 1984, la région pourra-t-elle accueillir de nouveaux migrants? Les migrants vont-ils se déployer dans les villes à défaut de trouver un ancrage dans d’autres milieux ruraux?Comment résoudre le délicat problème de la gestion foncière dans la zone Ai noma?

 

 

Bibliographie

 

 

 




[1] Un pré-projet a été  établit en 1977 qui  prévoyait l'installation des premiers colons fin 1978.

[2] Par décret n°76 141/PCMS/MDR du 22 août 1976.

[3] D'une superficie de 140 000 hectares, la réserve de faune de Tamou a été créée par décret 61/188/MER du 18/08/1962.  Le déclassement a porté sur  70 000 ha.

[4] Les raisons de l'abandon du projet sont la persistance de l'onchocercose et de la trypanosomiase malgré le programme d'éradication, les problèmes non résolus des infrastructures à mettre en place au profit des immigrants et le refus des populations pressenties pour ce transfert de quitter leurs villages. 

[5] Niger, Commission foncière, (1999), Monographie sous-régionale de l'arrondissement de Say, 135 p.

[6] Ils ne dépendent d’aucun village administratif. Ils ont leurs propres chefs qui collectent l’impôt et le versent directement à la Préfecture de Say.

[7] Les coordonnées géographiques des villages ont été définies au RGP de 1977 et 1988 à l'aide de la boussole. Au recensement de 1999, le GPS a été utilisé pour déterminer les coordonnées des villages.

[8] La commission foncière de base est composée de 5 membres qui sont le chef de village Président, un représentant des agriculteurs, un représentant des éleveurs, une femme trésorière, l’iman du village.