7 - évolution de la mortalité infanto-juvénile en afrique : le rôle du paludisme

Fatoumata Touré
(Roll Back Malaria, OMS, Genève)

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Le paludisme constitue un problème de santé publique majeur en Afrique subsaharienne. L’OMS estime qu’entre 350 et 500 millions d’épisodes palustres cliniques se produisent globalement chaque année ; 60% de ces cas surviennent en Afrique subsaharienne. Dans cette région, le paludisme existe de manière endémique dans 46 pays, où il représente 25% à 35% des consultations ambulatoires et 20% à 45% des hospitalisations, constituant ainsi une des causes majeures de morbidité et mortalité.

Trois principaux mécanismes contribuent à la mortalité infantile et juvénile :

  1. l’infection palustre aiguë, dont la manifestation la plus grave est le paludisme cérébral ;
  2. les infections palustres à répétition, cause fréquente d’anémie sévère et de mortalité chez les jeunes enfants ;
  3. l’infection palustre au cours de la grossesse, facteur de risque majeur de prématurité et de faible poids de naissance, et cause indirecte d’un grand nombre de décès, principalement chez les enfants en très bas age.

D’après les estimations disponibles, le paludisme tue plus d’un million de personnes chaque année. Plus de 80% de ces décès surviennent en Afrique subsaharienne, la grande majorité des victimes se comptant parmi les enfants de moins de 5 ans. Dans ce groupe, le paludisme représente 18% de l’ensemble des décès (Figure 1).

Le paludisme est considéré comme l’une des causes de la stagnation, voire de la hausse, du taux de mortalité infanto-juvénile observée dans les années 90 en Afrique subsaharienne. Les principaux facteurs pouvant expliquer cette stagnation de la mortalité incluent la résistance généralisée du parasite Plasmodium falciparum aux antipaludiques traditionnels tels que la chloroquine, la détérioration des services de santé primaire et la résistance des vecteurs du paludisme aux insecticides habituellement utilisés.

En 1998, l’initiative Faire Reculer le Paludisme (FRP, Roll Back Malaria) fut prise afin de renforcer la lutte contre le paludisme dans les pays participants grâce à des interventions de prévention et des traitements adaptés aux besoins locaux. L’objectif fixé est la réduction de moitié de la mortalité et morbidité liées au paludisme d’ici l’an 2010 par rapport aux taux de 2000. Le renforcement du secteur de santé, du suivi et de l’évaluation des projets entrepris sera indispensable pour apprécier l’impact des efforts de lutte antipaludique entrepris récemment dans le cadre de l’initiative FRP.

Références

WHO/UNICEF. World Malaria Report 2005. May 2005: http://rbm.who.int/wmr2005/

WHO/UNICEF. The Africa Malaria Report 2003. April 2005: http://www.rbm.who.int/amd2003/amr2003/amr_toc.htm

 

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