Résumé : Les avortements à risque et la morbidité et mortalité qu'ils entraînent ne sont pas une fatalité. Cet article analyse l'association entre les indications légales de l'avortement dans les législations nationales et les avortements à risque, se fondant sur une étude non publiée des estimations de l'incidence des avortements à risque et de la mortalité qu'ils provoquent. Si les motifs légaux ne peuvent seuls refléter la manière dont la loi est appliquée, pas plus que la qualité des services proposés, un modèle a clairement été observé dans plus de 160 pays: les législations prévoyant de nombreuses indications pour l'avortement vont de pair avec une incidence inférieure d'avortements à risque et une mortalité liée nettement plus faible que les législations restrictives. La plupart des avortements deviennent sûrs lorsque les raisons qui poussent les femmes à avorter coïncident avec les motifs légaux d'avortement. C'est là un argument de poids pour légaliser l'avortement le plus largement possible. Au siècle dernier, les campagnes nationales ont utilisé des mesures très variées pour légaliser et médicaliser l'avortement, notamment réformer la législation, garantir des services sûrs et la qualité des soins, former les prestataires, informer et soutenir les femmes. Des avortements sans risque constituent un service de santé essentiel pour les femmes, aussi essentiel pour leur santé génésique qu'une contraception et des soins obstétriques adaptés. Malgré une opposition parfois puissante et de terribles revers, cet impératif de santé publique gagne du terrain dans de nombreuses régions du globe.
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